(BFI) – L’industrie cimentière du Congo connaît un déclin avec la fermeture de Cimaf à Hinda (Kouilou) et de Diamond Cement Congo à Mindouli (Pool). En visite sur le chantier de construction d’une nouvelle usine à Tao-Tao (Niari), le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a voulu afficher le soutien des autorités au secteur de la cimenterie et à la reprise de la société Cimaf.
La récente crise économique et la pandémie de Covid-19 ont impacté le marché national du ciment. Le déclin de l’industrie cimentière est lié principalement à la baisse de la demande nationale, notamment de la baisse des BTP ou des grands travaux. La mise en service de l’usine de Tao-Tao attendue en 2025, espèrent les autorités, contribuera à booster l’industrie et la création de nombreux emplois pour les jeunes.
Le département du Niari sera doté de deux cimenteries avec la mise en service de l’usine de Tao-Tao. Le projet de cette nouvelle industrie est le résultat de la coopération Congo-Inde matérialisée par un accord de prêt signé, en février 2015, avec la Banque de l’exportation-importation de l’Inde. Les travaux de génie civil ont mobilisé pas moins de trois cents ouvriers, en attendant le démarrage de la phase d’exploitation qui va également solliciter de la main-d’œuvre.
L’usine de Tao-Tao ne produira pas seulement du ciment, elle va produire d’autres matières premières destinées à l’exportation. « Nous nous réjouissons de ce que dans le développement de notre tissu industriel, ce projet est en train de voir le jour. À voir l’évolution des travaux de construction de l’usine, on se dit au plus tard fin 2025 la cimenterie sera opérationnelle avec la production de 250000 tonnes de ciment », a déclaré le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, en présence des ministres Emile Ouosso et Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, ainsi que des autorités locales.
Le Marocain Cimaf envisageait un moment le démantèlement de ses installations pour un autre pays plus de cinq ans après la fermeture de l’usine. Le Premier ministre a salué la détermination de son collègue ministre du Développement industriel pour le maintien de la cimenterie. « Le ministre de tutelle n’était pas favorable au départ de Cimaf, quand bien même que le gouvernement n’y voyait pas d’inconvénient. La détermination du ministre a permis le maintien de l’usine et la relance du secteur », a reconnu Anatole Collinet Makosso.
L’industrie cimentière du pays est actuellement portée par trois sociétés : la Sonocc à Loutété, Dangote à Yamba et Forspak à Dolisie. La production nationale se situerait autour de 400000 tonnes, tandis que le sac de 50kg est vendu à 4500F et la tonne à 85000F.
Placide Onguéné