(BFI) – En élaboration depuis 2014 (10 ans), il a fallu dix bonnes années au gouvernement camerounais pour approuver son premier Indice de développement local (IDL).
L’instrument a été adopté le 7 mai 2024 au terme d’une session extraordinaire du Conseil national de la décentralisation (Cnd), présidée par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, deux ans après la désignation du Comité ad hoc chargé de son actualisation. En attendant la validation à la primature, il faut relever que l’adoption de cet instrument de décentralisation survient au moment où la question du financement des Collectivités territoriales décentralisées (CTDs) reste d’actualité, 5 ans après la promulgation de la loi portant Code général des CTDs.
Georges Elanga Obam, le ministre de la Décentralisation et du développement local (Minddevel) rasure tout de même qu’il y a mille raisons d’afficher un brin d’optimisme compte tenu des innovations en perspective. « C’est un outil qui va permettre qu’on améliore la qualité de la péréquation, de la distribution de la ressource entre les collectivités. Il va permettre à nos partenaires techniques et financiers, quand ils veulent intervenir au plan géographique, au plan sectoriel. C’est enfin, un outil qui va permettre dans le cadre de l’implémentation d’un projet que nous avons avec le Banque mondiale (le Prolog), quels sont les éléments dont on peut faire usage pour accroitre les performances des collectivités à fin qu’elles bénéficient de plus de subventions…Nous avons un outil supplémentaire qui peut nous permettre d’améliorer les éléments de planification et de travail dans nos collectivités », a expliqué le membre du gouvernement au média national.
Le projet a accusé un retard criard attribué aux « nombreux changements institutionnels et juridiques dans le domaine de la décentralisation au Cameroun », indique le média à capitaux publics Cameroon Tribune. L’implémentation de l’IDL devrait notamment s’ajouter à des « conférences spécifiques » qui d’après la circulaire du président de la République Paul Biya relative à la préparation du budget pour l’exercice 2024, examinent « l’équité dans la répartition des ressources allouées par les administrations aux CTDs ».
A en croire un récent rapport du Minddevel, sur les 19 administrations ayant transféré des ressources au titre du Budget d’investissement public (BIP) entre 2019-2022, la part de 09 ministères est inférieure à 1% et représente tout ensemble 4, 32%. Par contre, le Minddevel s’en tire avec 37% suivi du Minedub (13,31%) et le Mintp (12,66%). Pour rappel, dans le budget 2024, l’Etat camerounais a prévu une enveloppe de 555,4 milliards de Fcfa dont 292,5 milliards de Fcfa au titre de ressources transférées et 269,2 milliards de Fcfa au titre des transferts de fiscalité, pour la mise en œuvre de la décentralisation.
Avec EcoMatin