(BFI) – Bien que le prestataire chinois retenu par le Cameroun pour la construction de cette seconde phase annonce le démarrage des travaux de déforestation et d’aménagement des accès au site, le gouvernement attend encore la présentation de son offre financière, pour avoir une visibilité sur le coût et les délais d’exécution.
Au début du mois de janvier, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux Publics (Mintp) a signé un accord-cadre avec China First Highway Engineering Corporation (Cfhec). Comme l’a indiqué le membre du gouvernement lors de la cérémonie solennelle de signature, cette dernière a ouvert la voie « à la suite de la procédure qui doit aboutir au courant de cette année 2024, au démarrage des travaux de construction de cette section qui va permettre d’atteindre la ville de Douala ». Conformément au planning établi par les deux parties, la prochaine étape consiste en la signature des contrats commerciaux, la levée des financements par l’entreprise CFHEC auprès d’Eximbank et d’une banque commerciale ainsi que le lancement des procédures pour la libération des emprises. Pour l’heure, trouver l’argent est l’un des points les plus urgents. Car, moins les délais de mise à disposition des financements seront longs, plus le Mintp aura des chances de se conformer aux prescriptions du président de la République, qui veut que les travaux de la phase II débute au courant de l’année 2024, comme annoncé lors de son message de fin d’année 2023 à la nation.
Bouclage du financement
Sur cette question, les perspectives sont quelque peu contrastées. En effet, selon le chronogramme établi par le ministère des Travaux Publics (Mintp), la procédure de signature d’un accord de prêt avec la banque commerciale ne devrait se conclure qu’au mois d’août 2024. Quant à celle avec Eximbank, sa conclusion est projetée en février 2025. De quoi jeter un doute raisonnable sur le lancement du chantier en 2024. Toutefois, tel que l’expliquent nos confrères d’Investir au Cameroun, qui ont obtenu des informations officielles auprès du Mintp, « CFHEC s’est engagé à préfinancer les travaux du premier lot et devrait même les démarrer avant de signer le marché public. D’où l’accord-cadre signé le 12 janvier 2024 ». Pour le moment, l’offre financière définitive du prestataire chinois qui était attendue au plus tard le 30 janvier 2024 n’est pas encore disponible. Ce point a été une nouvelle fois abordé le 28 février 2024, lors d’une réunion de concertation entre le Mintp et des responsables de CFHEC. Au sortir de cette assise, Emmanuel Nganou Djoumessi a invité l’entreprise chinoise qui a annoncé qu’elle a commencé la préparation sur le terrain pour l’acheminement de ses équipements, à « élaborer son chronogramme des travaux et de faire parvenir sa proposition financière définitive.
L’option CFHEC
Les travaux de la phase II de l’autoroute Yaoundé-Douala ont été subdivisés en deux lots. Selon le décret N0 2023/141 du 23 février 2023, le tracé de cette deuxième phase doit passer par la localité de Yabassi pour s’achever à Massoumbou, au point d’intersection avec la voie de contournement de la ville de Douala, sur un linéaire de 139,15 km. «Les travaux de la voie de contournement n’étant pas encore effectifs, une voie de raccordement d’environ 8 km sera aménagée. Il est en outre prévu un raccordement à Edéa et à Dibamba», a précisé le Mintp. Pour la réalisation de cette infrastructure qui va coûter 900 milliards de FCFA hors taxe, selon les données de l’étude d’avant-projet sommaire, le Mintp a lancé en 2020, une procédure pour la sélection des entreprises ou groupements d’entreprises devant accompagner le gouvernement dans le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’autoroute Yaoundé-Douala phase 2.
Cette procédure a abouti à la sélection de 3 entreprises: Mota Engil, Sogea-Satom-Vinci/Razel-Faya et Sinohydro-PCRB-SDHS. Par la suite, les deux dernières entreprises se sont retirées du projet, laissant Mota Engil négocier avec le gouvernement. Toutefois, d’après le Mintp, les conditions posées par l’entreprise portugaise, notamment la réalisation d’études d’avant-projet détaillées, ainsi que le rehaussement de la participation financière du cameroun au projet, ont poussé le gouvernement a abandonné l’option d’un partenariat public-privé pour un gré-à-gré, avec comme partenaire Cfhec, qui a construit la première phase de l’autoroute qui va de Yaoundé à Bibodi (60km).