(BFI) – Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission du bassin du lac Tchad ont signé un protocole d’accord pour réhabiliter et restaurer le bassin du lac Tchad. L’accord, signé en marge du 37e Sommet de l’Union africaine tenu en Éthiopie, mobilisera des ressources financières et techniques pour améliorer le développement et la gestion des ressources en eau, soutenir les moyens de subsistance et restaurer la paix dans la région.
Le lac Tchad, autrefois considéré comme la sixième plus grande étendue d’eau intérieure au monde pour les moyens de subsistance, a perdu 92 % de sa superficie au cours des dernières décennies. Le bassin du Tchad, plus vaste, contribue à la sécurité alimentaire d’environ 50 millions de personnes. « Les populations vivant dans cet écosystème sont confrontées à des défis socio-économiques majeurs – à cela s’ajoute la situation d’insécurité due aux groupes terroristes qui entraîne la perte des moyens de subsistance, la destruction des ménages, les déplacements forcés internes et au-delà de nos frontières nationales« , a déclaré le ministre de la République du Tchad de l’Eau, Passalet Kanade Marssela.
Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente de la Banque africaine de développement chargée du développement régional, de l’intégration et de la prestation de services, a déclaré aux dignitaires et aux dirigeants du secteur de l’eau et de l’agriculture lors de la cérémonie de signature que l’accord fournit un cadre pour des projets et des programmes visant à améliorer la qualité de vie pour des millions d’Africains.
« Ce protocole d’accord vise à transformer les conditions de vie dans le bassin hydrographique des six pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad, à savoir le Tchad, le Nigeria, le Cameroun, le Niger, la République centrafricaine et la Libye. En tant que principal partenaire financier de la Commission depuis plusieurs années, nous consoliderons les acquis réalisés, à travers un nouveau programme régional intégré qui accélère les solutions durables aux défis du lac Tchad et améliore encore les conditions de vie des populations du bassin », a-t-elle déclaré.
La Commission du bassin du lac Tchad a désigné la Banque africaine de développement comme « partenaire principal champion de la mobilisation des ressources pour la renaissance du lac Tchad ».
L’Ambassadeur Mamman Nuhu, Secrétaire Exécutif de la Commission du Bassin du Lac Tchad a déclaré : « Notre objectif commun est d’assurer la durabilité du bassin du lac Tchad, en particulier du lac, qui s’est considérablement rétréci en raison du changement climatique et de l’augmentation de la demande humaine. Ceci… est une manifestation de notre engagement à assurer la sécurité de l’eau, la prospérité économique et la stabilité dans la région. Cela fait partie intégrante de notre objectif commun de renforcer la résilience climatique et la croissance durable ».
La Banque africaine de développement a fait ses preuves en matière de soutien efficace à la Commission du bassin du lac Tchad et à ses objectifs. Depuis 2005, la Banque a financé 241,3 millions de dollars pour plusieurs projets multinationaux dans les secteurs de l’eau, des transports, de l’environnement et du social.
Récemment, la Banque a approuvé 17,8 millions de dollars pour une initiative du Programme des Nations Unies pour le développement, « Rompre le cycle de fragilité à travers la stabilisation au lac Tchad ». Cette initiative devrait permettre de recueillir jusqu’à 21,5 millions de dollars de financement supplémentaire auprès d’organisations partenaires ».
La Banque développe également un programme pluriannuel de renforcement des capacités institutionnelles pour permettre à la Commission du bassin du lac Tchad de mener des études environnementales, techniques et économiques approfondies qui éclaireront les solutions, la prise de décision et les besoins de financement pour la restauration du bassin. En outre, la Facilité africaine de l’eau de la Banque finance l’élaboration du deuxième plan d’investissement quinquennal visant à constituer une réserve de projets pour l’utilisation durable et bénéfique des ressources en eau dans le bassin, ainsi qu’à préparer le terrain pour de nouveaux investissements.