(BFI) – Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli, devrait normalement quitter ses fonctions le 6 février, après un mandat unique de sept ans. Une note du directeur général du contrôle général de la BEAC, Blaise Eugène Nsom, mettant en place un nouveau gouvernement de la banque centrale, est vite contestée par les cadres de l’institution, y compris par le gouverneur sortant.
La note du directeur général du contrôle général de la BEAC, rendue publique le 6 février, à Yaoundé, au siège de la banque centrale, a fait état de la vacance du poste de gouverneur, conformément aux dispositions des articles 51 alinéa 3 et 51.4 des Statuts de la BEAC qui précisent, d’après Blaise Eugène Nsom, les conditions de nomination, la durée précise et les aspects relatifs à la gestion de la vacance de poste.
Selon le contrôleur général, le gouverneur n’a plus de mandat et d’habilitation légale à être représentant du pays dont il est originaire au sein du gouvernement de la BEAC. « Il y a donc vacance du poste du gouverneur de la BEAC, et ce, dès le 7 février 2024 au matin. En conséquence de ce défaut de mandat, qui constitue plus qu’un cas d’empêchement ou une absence temporaire du gouverneur, de plein droit et automatiquement, le vice-gouverneur supplée le gouverneur dans l’exercice de ses fonctions en vertu des dispositions de l’article 52 des statuts », indique la note.
Un gouvernement de la banque centrale composé du vice-gouverneur, du secrétaire général, du directeur général du contrôle général et du directeur général de l’exploitation est chargé de diriger la transition avant la nomination d’un nouveau gouverneur par la conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale. Le vice-gouverneur assure les fonctions du gouverneur mais par les seules décisions prises en réunion du gouvernement ou par les actes qui seront visés par le secrétaire général, ou le directeur général de l’exploitation…
La démarche de ce haut cadre de la banque centrale est contestée par le gouverneur sortant, rapportent les médias. En plus, dans une autre note non datée, le vice-gouverneur de la BEAC, Michel Dzombala, désapprouve la procédure de son directeur général du contrôle général, estimant qu’il appartient à la conférence des chefs d’État de mettre « formellement » fin au mandat du gouverneur Abbas Mahamat Tolli et de procéder à la désignation d’un successeur.
Il faut savoir que cette cacophonie autour de la fin de mandant du gouverneur révèle la discorde grandissante au sein de l’institution financière communautaire. Elle risque de fragiliser davantage les économies des six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).