(BFI) – En marge de la tenue, le 20 décembre dernier à Douala, d’une Assemblée générale de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, et le président de la BDEAC, Dieudonné Evou Mekou, ont signé une convention de garantie de portefeuille dont l’objet visé est la garantie souveraine de l’Etat du Cameroun sur tous les financements sollicités par les entreprises privées et publiques locales auprès de cette institution financière sous régionale.
« Cette convention est une grande avancée, parce que beaucoup d’entreprises qui nous sollicitent pour des financements sont confrontées au problème de garantie. Nous pensons qu’avec cette garantie souveraine de l’État, ce problème est résolu. Nous bénéficions ainsi d’un grand appui de l’État du Cameroun », se satisfait le président de la BDEAC. Le montant de cette garantie souveraine, ainsi que les modalités d’accès à cet appui étatique aux financements de la BDEAC n’ont pas été précisés. Cependant, l’on sait que depuis la loi de finances 2021, l’État du Cameroun a mis en place une ligne de garantie d’un montant de 200 milliards de FCFA au profit des entreprises, principalement les PME, en quête de financements auprès des banques et autres institutions financières.
Ce mécanisme de garantie, qui n’a pas obtenu les résultats escomptés à partir de sa mise en œuvre en 2022, selon le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a été réajusté en 2023. Pour plus d’efficacité, souligne le ministre. Selon le mécanisme réformé, sur l’enveloppe de 200 milliards de FCFA de garantie mise à disposition par l’État, 30% permettront de faciliter l’accès aux crédits aux entreprises et établissements publics, contre 70% pour les entreprises du secteur privé. Le taux de couverture des crédits par cette facilité réservée uniquement aux entreprises de droit camerounais à capitaux majoritairement camerounais est plafonné à 30% pour les grandes entreprises, contre 70% pour les PME. Cependant, apprend-on, ces plafonds de couverture peuvent être portés à 60% pour les grandes entreprises et à 80% pour les PME opérant dans les zones économiquement sinistrées. Il s’agit ici des régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, en proie à la crise dite anglophone pour les deux premières, et aux attaques de Boko Haram pour la dernière.
Par ailleurs, apprend-on, sont éligibles à cette facilité de l’État, les prêts destinés à financer les besoins en fonds de roulement des entreprises, et surtout à l’investissement dans les filières identifiées comme prioritaires par la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Il s’agit notamment de l’énergie ; des services financiers ; de l’agro-industrie ; du numérique ; des filières forêt-bois, textile-confection-cuir, mines-métallurgie-sidérurgie, hydrocarbures-pétrochimie-raffinage, chimie-pharmacie ; constructions ; services.
« Sont également prioritaires, les prêts visant à accroître la production locale de nos principaux produits d’importation et permettant de renforcer nos capacités d’exportation. Seront exclues de ce champ, les opérations de refinancement, de restructuration, de remboursement ou de rachat d’un prêt existant », avait précisé le secrétaire général du ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa, le 16 août 2023 à Yaoundé. C’était lors de la présentation du mécanisme révisé, effectuée au cours de la cérémonie de signature d’une convention de garantie de portefeuille entre le ministère des Finances et l’Association des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam).