(BFI) – Encore plus impérative depuis la pandémie du Covid, la digitalisation des services bancaires sur le continent devrait durablement changer la donne du secteur. Reste pour les banques à négocier ce virage et à ne pas se laisser distancer par la concurrence venue des télécoms et de la fintech.
Les efforts de digitalisation des banques sur le continent africain ne sont pas toujours un conte de fées comme l’illustre le récent arrêt de Yup, la solution mobile du groupe français Société générale.
Annoncée le 1er mars, la cessation de l’application financière, jusque-là déployée dans six pays (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar et Sénégal), a été actée dans la mesure où « le service n’a pas réussi à créer un modèle viable et [que] les perspectives de marché ne [permettaient] pas d’envisager son maintien », a justifié Nicolas Pichou, le DG de la filiale camerounaise, dans une note interne.
Le groupe bancaire français avait pourtant dépassé les objectifs fixés en termes de nombre d’utilisateurs : 2,1 millions de clients fin 2020, soit plus du double de l’ambition initiale de 1 million d’abonnés escomptés à cette date, selon le rapport 2021 du groupe bancaire français. Yup devait permettre à l’établissement bancaire de glaner des parts de marché dans l’industrie florissante du mobile money en Afrique, mais ce recul semble confirmer l’emprise des opérateurs télécoms sur cette niche et la difficulté pour les banques traditionnelles de soutenir leur concurrence.