(BFI) – L’initiative vise à stimuler les échanges continentaux grâce à la suppression des obstacles majeurs au développement des flux commerciaux intra-africains.
Il y a un peu plus de deux ans, l’Afrique célébrait le lancement officiel de la plus grande union douanière du monde, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui ouvre une ère nouvelle pour le commerce panafricain. Mais, pour tirer pleinement parti des avantages du libre-échange et garantir le succès de la Zlecaf, de nombreux experts pensent qu’il est nécessaire pour cet instrument de digitaliser son processus commercial ainsi que ses procédures. C’est désormais, l’une des priorités de la Zlecaf. C’était d’ailleurs l’un des sujets majeurs qui réunissaient ses responsables lors de la plénière d’ouverture de la récente conférence Bloonberg New Economy Gateway Africa, tenue à Marrakeh au Maroc.
Cette initiative intervient après le lancement du commerce guidé qui vise 7 pays du continent dont le Cameroun. Ainsi il sera question avec cette nouvelle stratégie de numériser les procédures douanières, ce qui aura pour objectif de stimuler les échanges continentaux grâce à la suppression des obstacles majeurs au développement des flux commerciaux intra-africains. Toujours dans cette même logique, un protocole sur le commerce électronique sera mis en place à partir de juillet prochain, pour stimuler les échanges entre les pays. Notons qu’actuellement, l’Afrique ne pèse que 2% du commerce mondial avec un PIB de 3,5 milliards de dollars.
Selon Wamkele Mene, le développement des paiements numériques, combiné à une économie d’échelle, permettra de dépasser ce niveau. Entrée en vigueur en 2021, la Zlecaf vise a éliminé progressivement les droits de douanes sur 90 % des marchandises. Avec un taux d’échange intra-régional inférieur à 18 % contre 50 % en Asie et 70 % en Europe, l’Afrique, grâce à la Zlecaf, deviendra la deuxième plus grande zone de libre-échange au monde. Ceci grâce à un marché avec un potentiel de 1,3 milliard de consommateurs, un produit intérieur brut estimé à 3000 milliards de dollars, pour 1,2 milliard de consommateurs.
Par ailleurs, dans un rapport publié en 2020, la Banque mondiale estimait à 450 milliards de dollars (+7%) l’augmentation du revenu réel de l’Afrique en 2035 avec 40 millions de personnes qui sortiraient de l’extrême pauvreté grâce à la première phase. Quatre mois après l’opérationnalisation de la première phase, l’institution de Bretton Woods dans une nouvelle étude démontre que le continent pourrait atteindre jusqu’à 571 milliards de dollars de revenus supplémentaires dans 12 ans, ce qui créerait plus d’emplois et augmenterait la croissance économique.