(BFI) – Le gouvernement camerounais, les responsables de la Cameroon Water Utilities (Camwater) et des experts conviés aux travaux examinent depuis le 22 mai 2023 à Kribi, dans la région du Sud, l’avenant numéro 1 au contrat de concession entre l’État du Cameroun et la Camwater, apprend-on de bonnes sources. Ces travaux devraient déboucher sur l’adoption de cet avenant, qui permettra d’intégrer les activités de production, de transport et de distribution de l’eau potable dans le cahier de charge de la Camwater.
Il s’agit en réalité d’une régularisation, puisque la Camwater exerce déjà cette activité depuis 5 ans. En effet, alors qu’elle n’était que l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’eau potable au Cameroun, cette société d’État s’est ensuite vue confier les activités « d’exploitation du service public de production, de transport et de distribution de l’eau potable en milieu urbain et périurbain », à la faveur d’un décret présidentiel réorganisant cette entreprise, publié le 20 février 2018.
À travers ce décret, le chef de l’État camerounais, Paul Biya, mettait officiellement fin aux activités de la Camerounaise des eaux (CDE). Cette entreprise, contrôlée par un consortium d’investisseurs marocains conduit par l’Onep, avait hérité des activités de production, de transport et de distribution de l’eau potable dans le secteur de l’eau potable au Cameroun 10 ans plutôt, suite à la privatisation de la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec). Une privatisation qui avait également donné naissance à la Camwater, chargée de gérer et de développer les infrastructures dans ce secteur.
Mais, l’attelage Camwater-CDE n’avait pas réussi à étancher la soif des populations camerounaises, en raison de la récurrence des interruptions de la fourniture de l’eau potable dans le pays. Cette situation a conduit l’État à renationaliser cette activité, reprise par Camwater depuis le 20 février 2018. Sans que cela soit expressément consigné dans son contrat de concession avec l’État.