(BFI) – Ce 25 avril 2024, se tient à Paris la réunion ministérielle de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) et de la France. C’est la première réunion de ce type depuis deux ans. Parmi les sujets attendus : comment mobiliser plus de ressources financières en faveur des pays de la Cemac et le franc CFA, monnaie de plus en plus mal aimée dans la région.
Cette réunion s’inscrit dans le prolongement des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque Mondiale (GBM).
Dans le contexte mondial qui a connu plusieurs chocs économiques, ce rendez-vous doit permettre de faire le point sur les grandes questions du moment avec les ministres des Finances des six pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), le ministre des Finances français, les présidents des institutions et les gouverneurs des banques centrales.
Plusieurs temps forts attendus : une première session sur la situation macro-économique et financière de la région, les perspectives internationales en zone euro et en zone Cemac. Suivront deux tables rondes thématiques : une concernant les initiatives multilatérales pour assurer la résilience des économies de la Cemac, une autre sur le renforcement de l’intégration financière régionale.
Précisions sur les Droits de tirages spéciaux du Fonds monétaire international
Parmi les sujets sur la table : comment mobiliser plus de ressources financières en faveur des pays de la Cemac. Différents mécanismes vont être analysés mais surtout la question des Droits de tirage spéciaux (DTS) devrait de nouveau être abordée. Une mesure initiée par le président Macron en mai 2021 lors du sommet sur le financement des économies africaines, et qui avait vu l’allocation de 650 milliards de dollars de DTS.
Une mesure critiquée par les États africains, qui rappellent n’en avoir que très peu bénéficié. De fait, 40 milliards sont partis vers le continent, 1,5 milliard vers la zone Cemac. Le mécanisme de réallocation des DTS devrait permettre d’augmenter l’enveloppe qui ira vers l’Afrique. L’objectif : lever 100 milliards.
Autre sujet d’importance : le franc CFA de plus en plus mal aimé dans la région. Une question largement abordée lors de la conférence des chefs d’États de la Cemac qui s’est tenue mi-mars à Yaoundé. Un rapport y avait été alors présenté préconisant notamment : le changement de nom de la monnaie, le retrait progressif des représentants français au sein des organes de décision et de contrôle de la Banque centrale, la clôture du compte d’opération dans les livres de la Banque de France et le rapatriement des réserves de change au siège de la Banque centrale. Les réflexions se poursuivent, avait-il été conclu à l’issu du sommet.
Du côté français, la garantie apportée au franc CFA, et l’assurance de sa convertibilité, est perçue comme vecteur de stabilité économique pour la région. Selon une source à Bercy, la France reste « ouverte » et « disponible » pour avancer sur une réforme de la coopération monétaire en Afrique centrale, telle qu’elle a pu avoir lieu en Afrique de l’Ouest. Et se dit prêt à recevoir les propositions de la Cemac.