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Bilan des six mois de l’initiative de commerce guidée de la Zlecaf

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(BFI) – Le libre-échange pour tous et pour tout en Afrique, ce n’est pas pour demain. Ouverte au 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf) se met en place petit à petit. En octobre 2022, elle a lancé un test grandeur nature : la réduction des tarifs douaniers sur 96 produits dans 7 pays. C’est l’initiative du commerce guidé. Six mois plus tard, est-ce que ça marche ?

10 % de remise douanière, si vous importez du thé kényan, au Ghana. Voilà l’un des bénéfices de l’initiative du commerce guidé qui profite à Florence Cossou Tomazia, à la tête de Mazia Co Enterprise. « Mon entreprise est basée au Ghana. Nous sommes dans la production du thé, des fruits secs et du miel. »

Cette cheffe d’entreprise a été sélectionnée pour tester ce mécanisme. Première remarque : la remise douanière est compliquée à récupérer. « L’information est un gros problème. Quand vous apportez vos documents pour dédouaner vos marchandises, ils entrent le nom dans le système, mais ils ne trouvent pas le code. Cela devient un casse-tête. Et en plus, ça nous fatigue, car plus la marchandise reste au port, plus vous payez de frais. »

Deuxième remarque, l’initiative du commerce guidé n’est pas assez connue. « Six mois plus tard, il reste beaucoup de choses à faire. Il y a des entrepreneurs qui ne savent vraiment pas ce qu’est la Zlecaf », souligne encore Florence Cossou Tomazia.

La Kényane Flora Mutahi n’aura pas fait le déplacement pour rien. « Je viens juste de l’apprendre », s’exclame-t-elle. La patronne des thés Melvins sait maintenant que sa production peut obtenir une détax dans certains pays d’Afrique. Elle se réjouit de participer à ce test grandeur nature.

« L’initiative du commerce guidé nous donne l’opportunité d’essayer le système en premier, de repérer s’il y a des défauts, et de les corriger avant qu’il ne s’ouvre à tous, donc c’est très important », explique Flora Mutahi.

Vers un élargissement de l’initiative

Cette initiative doit s’élargir à de nouveaux pays lors de la conférence en juin. Les Comores, le Sénégal, le Nigeria et la Tunisie devraient rejoindre les sept pays déjà impliqués. La liste des produits s’élargit également aux services, comme les services financiers. De gros efforts sont faits pour faciliter les échanges bancaires, explique Prudence Sebahizi, directeur des affaires institutionnelles et de la Coordination des programmes au sein du secrétariat de la Zlecaf. « Pour faire la transaction entre deux pays africains, il faut d’abord convertir la monnaie en dollars et puis vous reconvertissez encore en monnaie locale. Mais avec leur système de paiement panafricain, on peut avoir la conversion directe de deux monnaies. Leur système panafricain va réduire le coût de transfert de l’argent. »

La Zlecaf avance pas à pas pour faire ses preuves. Elle s’ouvre tout doucement et se donne 13 ans pour atteindre tous les objectifs de libéralisation de son marché.

Rédaction
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