(BFI) – Si le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire partagent certains points communs, ces deux pays, dont les économies dépendent essentiellement des matières premières, n’échangent que très peu. C’est pour explorer les opportunités d’investissements que les opérateurs et autres experts de ces deux États ont organisé un Forum économique conjoint tenu fin mars à Brazzaville.
C’est l’ambassade de Côte d’Ivoire au Congo qui a initié ce premier Forum économique organisé par les agences d’investissements des deux pays. Directrice de l’Agence pour la promotion des investissements du Congo (API), Annick Patricia Mongo, présente les opportunités que chaque pays peut exploiter dans le camp de l’autre. « Nous avons organisé ce Forum pour booster les investissements et les échanges commerciaux. Il y a de réelles opportunités parce que tout le monde sait que la Côte d’Ivoire a une grande expertise dans le domaine agricole. Nous en avons besoin. Eux aussi, ils ont besoin de notre expertise dans d’autres domaines. En effet, nous avons des forêts humides certifiées avec des certifications internationales », explique-t-elle.
Le Congo qui s’est lancé dans le développement des ZAP, les Zones agricoles protégées, attend de la Côte d’Ivoire des boutures améliorées et le développement des chaînes de valeur telles la transformation et la commercialisation.
Encourager le partenariat gagnant-gagnant
En matière de forêts aménagées et certifiées, le Congo a son expérience à partager. L’ambition affichée par les deux pays est de développer une coopération agissante, selon Solange Amichia, directrice générale du Centre de promotion des investissements de Côte d’Ivoire (CPICI). « L’idée aujourd’hui est de développer des joint-ventures africaines. Et, ces joint-ventures vont se constituer entre des champions nationaux congolais et des champions nationaux ivoiriens qui vont conquérir les deux marchés », précise-t-elle.
Au Forum de Brazzaville, la culture et le tourisme ont été présentés comme levier de développement. Belinda Ayessa directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza encourage un partenariat gagnant-gagnant. « Il fallait aussi avoir plusieurs déclinaisons notamment la spécificité sur l’économie et sur les échanges entre ces deux pays frères. C’était important que les investisseurs ivoiriens et congolais puissent se rencontrer pour réfléchir, parce qu’il faut commencer par là », relève-t-elle.
Des pistes pour dynamiser la coopération
Pour l’heure, les échanges entre le Congo et la Côte d’Ivoire sont insignifiants et la balance n’est pas équilibrée. Des produits cosmétiques ivoiriens sont présents sur le marché congolais et Air Côte d’Ivoire dessert Brazzaville.
Franck Herman Ngoyi, négociateur en chef de la Zlecaf Congo, propose des pistes à suivre pour une coopération plus dynamique. « Il faudra que ces deux pays, membres d’ailleurs de l’Union africaine (UA), pensent à octroyer des préférences. Des préférences non seulement tarifaires, mais qu’ils arrivent aussi à harmoniser des normes, les règlements techniques et une certaine conformité », conseille-t-il.
Le premier Forum économique Congo-Côte d’Ivoire a été marqué des rencontres B to B, la signature d’une série d’accords et une exposition des produits artisanaux.
Félix Victor Dévaloix