(BFI) – Malgré les risques associés à sa présence en Afrique subsaharienne, le groupe financier offre désormais plu de rentabilité et de sécurité aux investisseurs que Moov Africa, qu’il a devancé.
Sans que cela ne fasse l’objet d’une célébration particulière, le groupe financier marocain Attijariwafa Bank est devenu la première capitalisation boursière sur le marché financier marocain, avec une valeur de 85,2 milliards de dirhams (8,2 milliards $), selon des données consultées par l’Agence Ecofin. Il pèse désormais pour 15% de la Bourse de Casablanca et devance Maroc Télécom (Moov Africa), qui durant des années occupait les premiers rangs.
Al Mada, la firme d’investissement privée appartenant à la famille royale marocaine peut se montrer satisfaite, car son investissement phare représente désormais aussi bien son leadership panafricain que sur le plan national. Au-delà de son rattachement à la famille régnante dans le Royaume chérifien, Attijariwafa Bank attire les investisseurs en raison de ce qu’elle connaît une période favorable sur le plan financier et leur offre un bon équilibre entre rentabilité et sécurité.
Son produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur bancaire) est en hausse depuis 2020 et atteint le niveau record de 26,31 milliards de dirhams (2,5 milliards $) en 2022. Le groupe explique cette performance par la croissance des activités de banque de détail au Maroc et à l’international, ainsi que par la bonne performance des activités de marché et de banque d’affaires. En revanche, les revenus de Maroc Télécom (Moov Africa) ont reculé en raison d’une solide concurrence sur son marché local et dans ses marchés en Afrique subsaharienne. Son bénéfice net de 2,7 milliards de dirhams en 2022 a presque été divisé par trois par rapport à celui de 2021.
Malgré une distribution de dividende qui en 2021 était plus élevée, Attijariwafa Bank offre actuellement des perspectives de rendements plus intéressantes à plus long terme. Moov Africa génère désormais moins de bénéfice et est rentable sur 30 ans, tandis que le groupe bancaire permet une réalisation de l’investissement par action sur une période de 13 ans. Cette dernière constitue un meilleur potentiel de plus-value sur les actions, au profit des investisseurs.
Attijariwafa Bank, qui est désormais la quatrième institution bancaire cotée en Afrique avec la plus grande valeur boursière, confirme ainsi une réponse qu’avait donnée Rachid Kettani, le directeur exécutif en charge des finances au sein du groupe, qui expliquait lors d’un entretien avec l’Agence Ecofin qu’Attijariwafa Bank « déploie une stratégie sur le long terme, dans les régions où il est présent ».
Rappelons que dans une analyse effectuée en 2018, et plus récemment encore en juillet 2022, l’agence de notation Moody’s a souligné le risque que représente la présence en Afrique subsaharienne du groupe marocain. Cette problématique semble désormais mieux connue et bien mieux contrôlée au regard des performances, même si elle mérite une étroite surveillance de la part des investisseurs.
Avec cette performance boursière, Attijariwafa Bank conforte sa position de leader panafricain dans le secteur bancaire. Mais il devra faire face à la concurrence croissante d’autres acteurs régionaux ou internationaux, ainsi qu’aux défis liés à la stabilité politique et économique du continent. Quant à Maroc Télécom, il devra renouveler son offre et sa stratégie pour reconquérir ses parts de marché et fidéliser ses clients.
