(BFI) – Principale institution bancaire de République démocratique du Congo (RDC), BGFIBank est aussi la première banque africaine à être certifiée ISO 9001, v. 2015, une petite révolution sur le marché bancaire africain. Interview avec son administrateur directeur général, Francesco De Musso, qui a la tâche de consolider les positions du groupe en RDC, d’en numériser les activités et d’accompagner les entreprises congolaises dans leurs projets de développement.
BGFIBank est le principal groupe financier en Afrique centrale. Comment voyez-vous l’avenir de votre implantation en RDC dans un environnement de plus en plus concurrentiel ?
BGFIBank est en effet le premier groupe financier d’Afrique centrale et dispose d’une puissante implantation en République démocratique du Congo. Depuis 2022, notre activité dans le pays s’inscrit dans un nouveau plan stratégique, dénommé « Mbotama Ya Sika » (NDLR. « Renaissance » en français). Il doit nous permettre de consolider notre position de leader du marché au sein d’un environnement très grand et à fort potentiel.
À partir de là, notre ambition est de nous positionner comme la banque de référence des Congolais sur deux segments : la qualité de service et l’offre adaptée à la clientèle, à savoir les particuliers et les entrepreneurs. Pour nous, cela doit se traduire par une proximité absolue avec les Congolais et les entreprises congolaises pour les accompagner dans leur projet et dans leurs financements afin de les rendre les plus autonomes possible. Je fais ici, par exemple, référence aux solutions digitales de paiement, qui permettent aux particuliers de ne pas avoir à se déplacer et d’être bancarisés à distance.
Après avoir renouvelé sa certification AML 30000 en avril dernier, BGFIBANK RDC vient d’obtenir, à la mi-janvier, la certification ISO 9001 qui apparaît comme une preuve des efforts de la banque pour se mettre en conformité avec les meilleurs standards internationaux. Comment se traduit concrètement cette certification sur votre modèle bancaire ?
Le projet d’entreprise du groupe BGFIBank, « Dynamique 2025 », place l’excellence au cœur de sa stratégie. Mais l’excellence n’est pas une fin, c’est un mouvement. Dans ce cadre, nous avons décidé de conformer notre organisation bancaire aux exigences de la norme ISO 9001, version 2015, en plus des exigences réglementaires et légales applicables en République démocratique du Congo. Je précise aussi que BGFIBank RDC est la première et aujourd’hui l’unique banque certifiée ISO 9001 v.2015 dans notre pays sur l’ensemble de nos activités. C’est une petite révolution pour la banque, mais aussi pour l’ensemble du marché bancaire congolais.
L’obtention de cette certification est la conséquence d’une année et demie de transformation en interne, tant sur le plan organisationnel, qu’humain et économique. Elle est aujourd’hui une reconnaissance de l’efficacité du système de management de la qualité mis en place par notre institution sur l’ensemble de ses processus et de ses activités. C’est donc un achèvement clé pour nous. Mais l’objectif n’est pas de s’arrêter là et nous gardons en tête que d’autres étapes viendront.
En Afrique, la numérisation des offres et services est souvent présentée comme un catalyseur incontournable de développement et de conquête des marchés pour les institutions bancaires. Comment vous positionnez-vous sur cet enjeu central, à l’heure de la concurrence accrue avec les FinTech ?
La numérisation se décline autour de notre cœur de métier : être au service des Congolais et des entreprises congolaises. Notre objectif est clair : être la banque digitale de référence sur le marché congolais. Dans les semaines à venir, nous allons procéder au lancement de notre solution digitale « RAKKA CASH ». Le principe de base de cette application est qu’elle fonctionne avec de la monnaie électronique. Elle permet d’accélérer les échanges, de fonctionner à distance, s’enregistrer en ligne après avoir effectué tous les contrôles exigés en matière de conformité…
Notre ambition est donc de pouvoir bancariser de nombreux Congolais sans qu’ils aient à se déplacer en agence, sans contrainte de coûts et ce, à partir d’une application téléchargeable à distance et intégrant les principaux services bancaires : retraits, dépôts, moyens de paiement, virements et transferts de fonds. Sur un marché aussi vaste que le nôtre, nous sommes convaincus que ce type de solution contribue au développement de l’inclusion financière et à l’émergence de l’économie congolaise.
Les institutions bancaires sont présentées comme des acteurs essentiels pour répondre aux grands enjeux climatiques, en vue notamment de financer la transition énergétique. Comment se traduit, pour BGFIBANK RDC, cet engagement, notamment au Congo, souvent présenté comme un « pays-solution » face au dérèglement climatique ?
Au sein de notre Groupe, nous disposons d’une fondation, la « Fondation BGFIBank », très active dans les secteurs de l’éducation, de la formation, mais également sur des sujets de transition écologique. Notre fondation est financée par les filiales de notre Groupe, ce qui lui permet de planifier des actions structurelles sur le long terme, mais également à fort impact. Dans ce contexte, nous accompagnons les entrepreneurs présents dans ce domaine, c’est le cas notamment des entreprises engagées dans le secteur du traitement, du recyclage et de la valorisation des déchets, mais également de la production énergétique.
Nous avons notamment eu l’occasion de financer les équipements d’une entreprise dans le cadre de l’initiative « KIN BOPETO », qui est une initiative provinciale en faveur de la gestion des déchets. Nous envisageons de poursuivre en ce sens, en accompagnant les administrations provinciales qui souhaitent développer ce type de filières.
Le bassin du Congo est le principal poumon de la planète et nous sommes convaincus que dans les années à venir, les principales puissances mondiales sauront contribuer au développement de projets de préservation de cette ressource planétaire. Sachant que ce bassin représente aussi une ressource économique clé pour l’Afrique centrale en général et la RDC en particulier.
Vous avez signé récemment un partenariat remarqué avec le gouvernorat du Kongo Central en vue d’accompagner le développement du tissu universitaire de la région par l’octroi de bourses provinciales. En tant qu’acteur bancaire, comment percevez-vous votre rôle social ?
L’accompagnement procuré à la province du Kongo Central s’inscrit dans le cadre des actions de notre Fondation. Dès que nous identifions un enjeu RSE majeur, nous introduisons des projets au niveau de notre Fondation.
En tant qu’acteur bancaire de référence, il est primordial pour nous d’encourager les initiatives liées à la formation et à l’éducation. Elles s’inscrivent dans la quête de l’excellence que nous prônons. Au-delà de notre rôle de banquier, c’est également notre modeste contribution à l’émancipation des Congolais au sein de la société. Cette obligation s’impose bien au-delà de notre rôle de banquier traditionnel. Nous sommes un acteur responsable qui accorde une importance majeure au capital humain et à l’environnement.