(BFI) – Depuis 2020, les denrées alimentaires dans le monde connaissent une hausse de leur prix avec pour conséquence la fragilisation de la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables. Si en 2022, plusieurs analystes espéraient un relâchement, la guerre en Ukraine a douché les attentes.
En 2022, les cours des produits alimentaires ont franchi un seuil historique. L’indice de référence de la FAO qui suit l’évolution des 5 denrées les plus échangées sur le marché international (céréales, huiles, viande, sucre et produits laitiers) a en effet atteint 143,7 points, soit 14,3 % de plus qu’en 2021.
Il s’agit en outre de la troisième année consécutive d’augmentation des prix alimentaires dans le monde ainsi que le chiffre le plus élevé depuis le début de la compilation des statistiques en 1990.
Cette flambée a été principalement liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier qui a conduit à une augmentation des prix de l’énergie et la hausse des coûts des intrants. On peut ajouter également les conditions météorologiques défavorables pour plusieurs produits comme les céréales sur fond de forte demande.
Dans les détails, les céréales, les huiles végétales, les produits laitiers et la viande ont tous vu leur prix atteindre des niveaux jamais vus alors que les tarifs du sucre ont atteint leur plus haut depuis 10 ans. En outre, le sous-indice des produits laitiers a été celui qui a connu la plus forte progression d’une année sur l’autre (+19,6 %), suivi par les céréales (17,9 %), les huiles végétales (13,8 %), la viande (10,3 %) et le sucre (+ 4,7 %).
Si sur l’ensemble de l’année 2022, la tendance reste alarmante, il faut souligner que l’indice des prix moyens de la FAO a baissé en décembre à 132,4 points contre 135 points pour novembre dernier.
Une accalmie qui signe le 9ème mois consécutif de baisse des cours après leur pic de mars dans la foulée de la guerre en Europe qui a engendré des craintes de perturbations du commerce sur la mer Noire, première région exportatrice de céréales au monde.
Grâce à la mise en place d’un canal d’exportation soutenu par l’ONU permettant l’exportation de céréales depuis la Mer noire (accord reconduit en décembre pour 4 mois supplémentaires), l’Ukraine a pu exporter plus de 14 millions de tonnes de produits agricoles, ce qui a contribué à un recul des prix internationaux des huiles végétales et des céréales.
