(BFI) – D’un coût de 250 milliards FCFA, cette autoroute a été financée à 85% par un prêt d’Eximbank Chine et à 15% par CHEC. Pour rembourser la somme et permettre au constructeur chinois de rentabiliser son investissement, KHM va l’exploiter pendant 31 ans, selon l’accord fin 2020 avec l’État camerounais.
Mise en service le 29 juillet 2022, l’autoroute Kribi-Lolabé (38,5 km) présente ses premières difficultés d’exploitation, selon ce qui ressort du Comité de suivi de cette infrastructure réuni le 27 octobre à Yaoundé.
« Entre autres difficultés rencontrées dans l’exploitation de cette infrastructure, on note le manque de petite monnaie, l’usage par les piétons au péril de leur vie, les stationnements anarchiques de véhicules, la dégradation due aux actes d’incivisme des populations, le manque de régularité du partenaire privé dans la production des rapports mensuels et hebdomadaires attendus par le partenaire public pour évaluer les activités d’exploitation et de maintenance et le refus de payement des frais de parking par les automobilistes des pays étrangers (Tchad et Centrafrique) », relaie Investir au Cameroun.
Pour lever ces obstacles, le Comité a formulé quelques recommandations. La mobilisation d’unités de gendarmerie pour sécuriser l’autoroute en attendant l’affectation d’une unité spéciale, l’apposition systématique de sabots sur les véhicules stationnés de manière anarchique, et une coopération avec les syndicats de camionneurs. Aussi, il a été préconisé la dotation d’un véhicule de type Pick-up ainsi que l’allocation de ressources pour la sécurisation de l’autoroute, la création d’un manuel de procédures simples et souples adaptées à la gestion des recettes, et la sensibilisation des usagers et populations riveraines.
L’autoroute Kribi-Lolabé est exploitée par la Kribi Highway Management (KHM), société créée par la China Harbour Engineering Company (CHEC). Au terme des 3 mois d’exploitation, apprend-on du ministère des Travaux publics, KHM enregistre à date une recette totale de 158,9 millions FCFA. Pour y circuler, les conducteurs de motocyclettes à 3 roues paient 600 FCFA, contre 1 200 FCFA pour les conducteurs de Pick-up et véhicules de tourisme de moins de 9 places.
Les chauffeurs de camionnettes et bus de transport de moins de 20 places paient 2 200 FCFA, contre 2 800 FCFA pour les conducteurs de camions moyens et bus de transport de plus de 20 places. Les chauffeurs de grands camions à quatre essieux ou plus, eux, déboursent 5 600 FCFA.