(BFI) – Dans le cadre de l’élaboration de la loi de Finances 2023 au Cameroun, Afritac Centre organise, depuis le 19 septembre jusqu’au 07 octobre 2022, une mission d’appui à la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre (BSG). Cette mission répond à la demande des autorités camerounaises de poursuivre l’expérimentation de la BSG telle que reprise dans le programme de travail d’Afritac Centre adopté le 21 juin 2022 par son Comité d’orientation.
La mission conduite par Ephrem Ghonda Makiadi, conseiller résident et Mme Hajar Ben Ameur, experte du département des finances publiques du FMI. Elle se déroule en deux étapes.
La première, du 19 au 23 septembre 2022, par visioconférence. Elle vise à faire un état de mise en œuvre de la BSG et des développements récents ainsi que la revue de la version définitive du document budgétaire sensible au genre élaboré au titre de l’exercice 2022.
Quant à seconde étape, elle se déroulera en présentiel à Yaoundé du 03 au 07 octobre 2022. Elle consistera à accompagner le processus de production du document budgétaire sensible au genre pour le budget 2023.
Il convient de noter que c’est dans la loi de finances 2022 que le Cameroun a décidé d’expérimenter la budgétisation sensible au genre. L’annonce avait été faite par le président de la République, Paul Biya dans la circulaire relative à la préparation du budget 2022, signé le 30 août 2021.
Pour rappel, la budgétisation sensible au genre consiste à appliquer l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes au volet financier des politiques publiques. Autrement dit, elle se veut une prise en compte du genre dans le budget des départements ministériels et programmes publics. C’est une nouvelle méthode comptable visant à rendre visible l’impact des politiques publiques sur les femmes et à toutes les étapes du processus budgétaire.
Elle consiste à relever les disparités de genre dans toutes les actions qui composent le programme et à proposer et budgétiser des activités en vue de corriger ces disparités dans les décisions budgétaires. Elle permet de contrôler la façon dont les budgets répondent aux priorités des femmes et la façon dont les gouvernements utilisent les fonds publics pour réduire la pauvreté, promouvoir l’égalité des sexes, assurer l’autonomisation des femmes, réduire les taux de mortalité maternelle et infantile, etc.
Par ailleurs, il s’agit d’intégrer une démarche de budgétisation sensible au genre conduit à se demander si la collecte (impôts, taxes, paiement du service etc.) et la distribution des ressources financières (subventions aux associations, investissements dans des équipements, fonctionnement des services etc.) renforcent ou diminuent les inégalités entre les sexes. Selon les résultats, il s’agit alors de proposer des ajustements et des modifications budgétaires pour mieux garantir l’égalité.
Le concept est soutenu par ONU Femmes. En effet, l’organisme est amené à contrôler la façon dont les budgets répondent aux priorités des femmes et la façon dont les gouvernements utilisent les fonds publics pour réduire la pauvreté, promouvoir l’égalité des sexes, assurer l’autonomisation des femmes, réduire les taux de mortalité maternelle et infantile, etc.