(BFI) – Lors du lancement de la campagne cacaoyère 2022-2023, trois exportateurs parmi les 38 recensés, ont assuré 65,6% de ses expéditions des cargaisons de cacao camerounais vers le marché international, chiffrées à 217 107 tonnes au cours de la saison 2021-2022 revèle, le 18 août 2022, les statistiques de l’office national du cacao et du café (ONCC).
Il s’agit d’abord du leader du marché Telcar Cocoa, négociant local de la firme américaine Cargill. Cet opérateur, qui a récemment racheté les actifs des Ets Ndongo Essomba, le roi de la fève dans le bassin de production du Centre (le plus important du pays, NDLR), a assuré à lui tout seul 36,09% des exportations au cours de la saison cacaoyère 2021-2022. Telcar Cocoa réalise cette performance dans un contexte marqué par une crise sociopolitique dans les deux régions anglophones du pays, dont celle du Sud-Ouest, qui était jusque-là le terreau de ses activités.
À en croire les données compilées par l’ONCC, le 2e exportateur de la saison 2021-2022 est la société Usinage café cacao du Cameroun (Usicam), qui a expédié vers le marché international 19,6% de fèves, contre 9,96% pour la société SBET, classée 3e exportateur de la dernière campagne cacaoyère au Cameroun.
Une analyse plus affinée des données de l’ONCC permet de constater que les exportations de fèves de la saison 2021-2022 représentent deux fois et demie le volume transformé localement (86 850 tonnes). Alors qu’au cours des deux dernières campagnes, deux nouveaux broyeurs d’envergure sont arrivés sur le marché camerounais, avec une capacité de transformation cumulée d’au moins 80 000 tonnes.
Il s’agit notamment d’Atlantic Cocoa (48 000 tonnes extensibles à 64 000 tonnes), qui a lancé ses activités en 2020 dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud, et de Neo Industry (32 000 tonnes), située dans la ville de Kekem, dans la région de l’Ouest.
« Malgré les investissements réalisés dans la transformation, l’activité cacaoyère au Cameroun continue d’être largement dominée par les exportations de fèves brutes. Peut-être que pour encourager la montée en puissance des usines qui se sont installées, il va falloir que l’État pense à instaurer la méthode des quotas à exporter et à transformer localement », afin d’apporter davantage de plus-value locale à la filière cacao, suggère un opérateur.