(BFI) – Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement et du Conseil d’administration d’Africa50 n’a de cesse de souligner le rôle crucial d’Africa50 pour combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique.
C’était lors de la session d’ouverture de l’assemblée générale des actionnaires d’Africa50 à Marrakech, mardi 19 juillet 2022. Et M. Adesina d’indiquer qu’en six ans d’existence, Africa50 avait injecté 5 milliards de dollars dans seize investissements orientés vers le secteur privé.
« Je suis fier d’Africa50, a-t-il lancé. C’est une institution de premier plan, qui repousse les frontières du développement des infrastructures en Afrique, préparant les projets, les portant jusqu’à la viabilité commerciale et les finançant. »
« Africa50 est un catalyseur et joue un rôle essentiel, a insisté Alain Ebobissé, directeur général d’Africa50. L’investissement privé est capital pour atteindre notre objectif de doter les pays africains d’infrastructures durables. »
Soulignant que l’assemblée générale des actionnaires d’Africa50 se tenait alors que la pandémie de Covid-19 avait révélé la vulnérabilité de l’Afrique, Nadia Fettah Alaoui, ministre marocaine de l’Économie et des Finances, a indiqué que le Maroc entend jouer un rôle dans la reprise.
« La vision du Maroc est de construire un avenir meilleur. Il ne saurait y avoir de monde prospère sans une Afrique prospère. Ensemble, nous sommes plus forts et nous pouvons aller plus loin avec des fonds tels qu’Africa50 comme catalyseur de l’intégration financière », a ajouté Mme Alaoui.
La Banque africaine de développement, Africa50 et le Forum africain des investisseurs souverains — présidé par le fonds d’investissement stratégique marocain Ithmar Capital — ont signé un protocole d’accord pour collaborer au développement de projets d’infrastructures verts et résilients au changement climatique dans toute l’Afrique. Ce partenariat entend mobiliser des financements importants auprès d’investisseurs institutionnels africains en faveur de projets d’infrastructures durables.
Selon Akinwumi Adesina, la croissance et le développement de l’Afrique dépendent de sa capacité à attirer des investissements massifs vers les infrastructures dans l’énergie, les transports, les TIC, les soins de santé, l’eau et l’assainissement. Des secteurs dans lesquels la Banque africaine de développement avait déjà investi plus de 44 milliards de dollars, a-t-il précisé.
Mais d’ajouter, à l’adresse des actionnaires réunis en AG, que beaucoup reste à faire pour répondre aux besoins en infrastructures de l’Afrique.
« Nous devons exploiter toutes les sources de financement possibles, a-t-il souligné. C’est pourquoi la Banque africaine de développement a contribué à la création d’Africa50, afin de réunir les principales parties prenantes, notamment les investisseurs du secteur privé, les institutions de financement du développement et les développeurs d’infrastructures. Son guichet de financement de projets fournit des financements à long terme, tandis que son guichet de développement de projets ajoute de la valeur en générant une réserve de projets viables. »
Le président du Groupe de la Banque a évoqué l’investissement d’Africa50 dans le projet de pont Kinshasa-Brazzaville et le projet d’infrastructure numérique Kigali Innovation City, qui générera plus de 50 000 emplois. Africa50 soutient la transition verte de l’Afrique vers une électricité renouvelable plus propre issue des énergies solaire, thermique et hydroélectrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement et d’autres institutions, dans le cadre de l’Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique.
L’assemblée générale des actionnaires d’Africa50 s’est tenue à la veille d’un Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique de quatre jours au Maroc. Présente à Marrakech, la présidente de l’US Corporate Council on Africa (Conseil américain des entreprises pour l’Afrique), Florizelle Liser, a souligné l’importance de l’engagement des investisseurs américains sur le continent africain. « Les investisseurs internationaux pèsent 100 mille milliards de dollars or 45 % de ce total provient des investisseurs américains, a-t-elle indiqué. Ils peuvent se montrer un peu hésitants à l’idée d’investir en Afrique, mais notre rôle est d’instaurer la confiance entre eux et les institutions africaines. C’est pourquoi nous les mettons en relation avec des banques et des institutions régionales telles que la Banque africaine de développement et Africa50. Je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons atteindre nos objectifs. »
Akinwumi Adesina a abondé en ce sens :« Nous investissons en Afrique parce que nous croyons en l’Afrique, et parce que nos populations méritent de vivre mieux. Avec ses vastes ressources naturelles et humaines, l’Afrique regorge d’opportunités d’investissement, avec des rendements énormes. L’avenir de l’Afrique est radieux. »
Lors de la conférence de presse qu’ils ont donnée ensemble à la clôture de l’AG d’Africa50, Akinwumi Adesina et Alain Ebobissé ont présenté le principe du recyclage des actifs comme solution de mobilisation des ressources. Et d’expliquer que cela aiderait les gouvernements africains à développer leurs programmes d’infrastructures respectifs – routes à péage, centrales électriques, aéroports et réseaux de fibre optique notamment.
La direction d’Africa50 a annoncé qu’un nouvel actionnaire, en l’occurrence le Cabo Verde, avait rejoint le fonds.
Africa50 : l’assemblée générale des actionnaires appelle à des investissements mondiaux dans les infrastructures africaines
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