AccueilSecteursSantéLe Cameroun recherche des sources alternatives pour financer son système de couverture...

Le Cameroun recherche des sources alternatives pour financer son système de couverture santé universelle

-

(BFI) – Transfert sociaux, tontines, taxes sur l’alcool et le tabac sont quelques pistes que le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun propose pour combler le gap de 730 milliards de Fcfa actuellement observés.

Où trouver les 1400 milliards de Fcfa dont le Cameroun a besoin pour parfaire son système de santé, à travers la couverture santé universelle (CSU) à l’horizon 2030 ? En se lançant dans la mise en œuvre de ce vaste projet, le groupe technique national de mise en place de la CSU a pensé à trois sources de financement : l’Etat (1000 milliards Fcfa), les ménages (350 milliards Fcfa) et les partenaires (50 milliards Fcfa). Le CSU, package d’objectifs sanitaire et sociaux garantissant à la population l’accès aux services de santé de qualité, indépendamment de leurs capacités financières individuelles, a pour but de réduire les inégalités d’accès au soin et favoriser l’assurance maladie. A 8 ans du terme de la SND30, le centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc) propose des alternatives pour combler le gap de 730 milliards de Fcfa actuellement observé.

Dans sa récente note de politique économique, le centre identifie en premier lieu, les transferts sociaux et les filets sociaux. Il existe une brochette de ces transferts, notamment les transferts monétaires ordinaires (TMO) directes qui permettent à chaque ménage bénéficiaire de percevoir pendant 24 mois, un total de 360 000 Fcfa. Les transferts monétaires d’urgence (TMO) accordent à caque ménage bénéficiaire de 180 000 Fcfa sur 24 mois. Les transferts monétaires d’urgence Covid-19, quant à eux consistent en deux paiements mensuels de 45 000 Fcfa chacun et un paiement de 90 000 Fcfa.

Avec le programme de travaux public à haute intensité de main d’œuvre (THIMO), chaque bénéficiaire perçoit 1300 Fcfa par jour pour 60 jours de travail au total. D’ici la fin 2022, le projet filet sociaux devrait toucher 375 500 ménages (environ 2 835 025 individus) représentant 25% de la population pauvre au Cameroun. « Le CSU pourrait s’appuyer sur ces acquis (…) en sortant les populations les plus vulnérables de l’extrême pauvreté, pour en faire des agents économiques en bonne santé capables de contribuer au financement de l’économie et donc de la CSU », note le Camercap-Parc.

Toujours au niveau des ménages, les tontines et les assurances empiriques que sont les caisses secours permettraient une assurance mutuelle des membres. Le Camercap-Parc pense que le mécénat et la responsabilité sociétale des entreprises pourraient apporter une plus-value. D’après le centre dirigé par Barnabé Okouda, l’Etat pourrait proposer un abattement fiscal à ces entreprises pour les encourager à cet effort de solidarité nationale. Les bénévoles également pourraient y trouver une place. L’un des aspects qui élève le coût global de la CSU est l’importation des médicaments. Pour le centre d’analyse, « la pharmacopée traditionnelle peut apporter des gains substantiels en réduisant les quantités et les coûts des médicaments importés. Le développement d’une industrie locale du médicament contribuera à créer des emplois, et donc à générer des revenus directs et indirects devant contribuer au financement de la CSU ».  

Le tabac occasionne 66 000 décès par an au Cameroun (INS et OMS, 2013). « On peut bien soutenir l’instauration d’une taxe par effet de causalité sur le tabac et l’alcool. Le but ultime n’étant pas de collecter le plus d’argent, mais par effet de dissuasion financière (une sorte barrière tarifaire), faire le lit de la prévention des maladies générées par ces deux fléaux », suggère le centre. Les gains seront donc réalisés en amont par la diminution des cas échéant, parle recouvrement des ressources additives pour financer le CSU. Enfin le Camercap-Parc estime qu’en assurant une meilleure traçabilité des recettes fiscales, les gains annuels pourraient être de l’ordre de 1000 milliards de Fcfa. En affectant moins de 10% de cette recette à la CSU, on obtiendrait, selon le centre, une contribution pouvant atteindre 110 milliards de Fcfa d’ici 2030.

Omer Kamga

Rédaction
Rédaction
Média multi-support édité par l’Agence Rhéma Service, cabinet de communication et de stratégie basé à Douala, Business & Finance International regroupe des partenaires internationaux issus du monde des médias, des affaires et de la politique, mus par la volonté de fournir une information vraie, crédible et exploitable pour un investissement sûr en Afrique.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici