(BFI) – Pour l’exercice en cours, le comité de pilotage du comité de gestion du Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC) a autorisé un montant de 7,5 milliards de Fcfa qui court du 24 juin au 31 décembre 2022.
Après le lancement officiel de Guichet producteurs le 8 juillet 2021 à Yaoundé, le mécanisme est opérationnel depuis le 24 juin 2022. Le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, a remis les premières subventions à Melong dans le département du Moungo, region du Littoral, au bénéfice de 500 producteurs enregistrés dans la base de données du Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC). 50 producteurs ont également reçu des cartes de leurs parcelles (comprise entre 200 m2 et 10 hectares). Dans la zone pilote du Moungo, 13.000 producteurs seront bénéficiaires de ce mécanisme de subvention directe en intrants (catégorie 1) et équipements/machines agricoles (catégorie 2), pour une enveloppe de 2,2 milliards de Fcfa.
Pour l’exercice en cours, le comité de pilotage du comité de gestion du Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC) a autorisé un montant de 7,5 milliards de Fcfa qui court du 24 juin au 31 décembre 2022. Cette subvention représente 40% du coût des intrants. Le producteur quant à lui libère une quote part de 60%. Ce d’autant plus que le model économique du processus met un accent sur la responsabilité du producteur dans la gestion des derniers publics. A terme, l’enveloppe va connaitre une augmentation pour atteindre 50 milliards de Fcfa dans cinq ans, après la période de rodage, indique le FODECC.
Le digital devient incontournable
Le mécanisme du guichet producteur ambitionne d’opérer une révolution dans les interventions des pouvoirs publics en faveur du monde rural. Il permet aux producteurs d’obtenir des intrants à temps et en quantité, d’avoir une parfaite maitrise de sa parcelle, de bancariser ses finances, d’augmenter ses revenus et d’améliorer ses conditions de vies. Le recours au digital constitue une exigence des marchés. Etant donné que l’Union Européenne accueille 70% des exportations camerounaises de cacao, la digitalisation permet de tracer la fève pour démontrer qu’elle n’est pas issue des parcelles déforestées et que les enfants n’y ont par travaillé. Le FODECC est accompagné dan ce sens par l’entreprise Edenred.
L’Etat veut en outre augmenter la production du cacao et du café. Les projections du ministère en charge de l’Agriculture tablent sur une production nationale de 640.000 tonnes de cacao à l’horizon 2030, contre 257 151 tonnes lors de la saison 2019-2020. Quant au café, la production ciblée est de 160 000 tonnes (donc 125 000 tonnes de robusta et 35 000 tonnes d’arabica) contre 22 000 tonnes à l’heure actuelle.
Pas de spéculation en vue…
Faut-il craindre de l’avenir du processus en raison de la hausse des prix des intrants, notamment des engrais sur le marché international ? le ministère du commerce rassure. « Nous allons nous assurer qu’il n’y a pas de spéculation. Dans le cadre du guichet producteur, il est prévu un encadrement des cours. On va suivre par exemple les stocks acquis avant la hausse des prix pour se rassurer qu’il n’y a pas une surenchère. Après on va décourager toute spéculation » explique le directeur des échanges commerciaux, Narcisse Ghislain Olinga.
Cédric Boyomo