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Un guichet de financement dédié au secteur cacao et café

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(BFI) – Avec la nouvelle approche de financement des filières cacao et café, l’espoir de relancer le secteur est permis. L’introduction du « guichet producteur », une subvention de 50 milliards de Fcfa, reposant sur un mécanisme numérique et moderne, est une bonne nouvelle pour les acteurs. Cette enveloppe est destinée à financer les planteurs possédants entre 200 m2 et 10 hectares de plantation de cacao ou de café. Cet outil est mis en place par le gouvernement, à travers le ministère de l’agriculture et du développement rural et celui du commerce. Le fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc) est chargé de conduire les opérations sur le terrain. Pour la phase pilote, 13 000 producteurs sont retenus dans le bassin de production du Moungo dans le Littoral. La particularité de cette approche est que le producteur est lui-même le déclencheur du processus de financement sollicité.

Concrètement, le producteur est face à sa responsabilité. Rien ne sera plus comme avant. Le nouveau mécanisme de subvention va permettre aux producteurs de se doter en intrants, équipements agricoles et infrastructures de production, en s’appuyant sur le digital. Une fois dans la plateforme, le producteur peut s’identifier, obtenir les subventions sans intermédiaire, géolocaliser ses parcelles passer ses commandes en ligne,…

Par rapport à l’ancien modèle de financement, on peut dire qu’il s’agit d’une petite révolution dans le secteur. Rappelons qu’entre 2008 et 2019, le financement de neuf projet dans les filières cacao et café, a englouti 39 milliards de Fcfa, sans résultats assez palpables tant au niveau de l’état des vergers, des volumes produits et commercialisés qu’au niveau des conditions de vie des producteurs. En 14 ans, les interventions diverses des projets et programmes du secteur, soutenues par les partenaires financiers et techniques, n’ont pas été efficaces. Les changements de paradigmes augures-t-il des lendemains meilleurs dans le secteur ? En tout cas, les attentes sont fortes.

Le guichet producteur ne pourrait être une solution efficace à l’équation de financement que si les producteurs l’adoptent, se l’approprient. Le premier d’fis est que le producteur doit déjà intégrer qu’il est au cœur processus du financement de son propre projet. Et non plus une tierce personne. C’est à lui que revient la responsabilité de mobiliser une quote-part de 60%. Les 40% restant sont financés par les pouvoirs publics. L’autre exigence est que le producteur est également appelé à se familiariser avec le numérique. Cette démarche s’inscrit dans la suite logique des défis de l’agricultures de seconde génération. Une transition numérique qui passe par la maitrise des trois applications informatiques développées pour l’accès au Guichet Producteurs : Agri4farmers pour l’usage des producteurs et leurs organisations, Agri4subsidy pour les banques et les microfinances et Agri4subsidy pour agro-dealer.

A propos du décaissement de la subvention, l’administrateur du FODECC, Samuel Donatien Nengue, se veut formel et tranchant. « il n’y aura pas d’appel d’offres, ni de stocks à constituer, encore moins de marchés à passer ». Aux producteurs de déclencher les subventions, de tirer les chèques, pour avoir les intrants et équipements sollicités !

André Noir

Rédaction
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