(BFI) – Alors que le Covid 19 et la crise ukrainienne secouent le monde avec pour effet l’inflation des prix sur les différents marchés, l’Etat du Cameroun maintient les prix en vigueur pour éviter le préjudice au consommateur final.
Dans les stations-service aucun changement sur les prix de l’essence à la pompe. Malgré les inflations induites par les réalités socio politiques et sanitaires qui embrasent le monde.
En effet, pour éviter une situation de crise liée à la conjoncture actuelle, le gouvernement camerounais a décidé de supporter au travers de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), l’excédent induit par les différentes crises.
On se souvient encore des émeutes de février 2008. De grandes manifestations cristallisées autour de la hausse de prix du carburant. Ce 7 février, les prix à la pompe avaient alors subi une augmentation de 15 FCFA. Effet immédiat, la flambée des prix des produits de première nécessité. Une paralysie générale qui s’est estompée le 1er mars 2008 avec des ajustements consentis par le gouvernement camerounais : une baisse de 6 FCFA sur le gazole et le pétrole. Depuis lors, les subventions de l’Etat à la consommation des produits pétroliers à la pompe sont systématiques. En 2014 elle a atteint 450 milliards de francs CFA, soit 3% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Une décision souveraine du Cameroun alors même que le Fonds monétaire international (FMI), conseille au gouvernement camerounais de mettre un terme à ces subventions qui déséquilibreraient considérablement le budget de l’Etat et sont contre-productives pour son économie.
La crise est pourtant généralisée
Leparisien.fr expliquait que : « La Russie étant le troisième producteur d’or noir dans le monde, avec 10 millions de barils par jour, la guerre en Ukraine créé nécessairement des tensions. La semaine dernière le cours du Brent, la référence pour le prix du pétrole en Europe, a oscillé entre 98 dollars (60 000 Fcfa) et 104 dollars (63 600 Fcfa). Cela a une conséquence instantanée sur les prix à la pompe en France. ». L’effet de chaine est donc évident. Une situation qui crée des tensions diverses et a amené, notamment en Afrique les exécutifs à revoir à la hausse le prix du carburant à la pompe. Les cas de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de la Guinée ou de l’Ouganda sont assez parlants.
Cette augmentation du prix du carburant à la pompe induit inévitablement une dégradation du niveau de vie des populations à faible revenu. En effet la remontée des prix de l’essence impacte instantanément plusieurs secteurs de la vie quotidienne des populations : le transport, le cout des aliments, les soins, la distribution, l’approvisionnement, … Tous ces secteurs subissent un impact économique immédiat sans compter le monde de l’emploi.
Une subvention constante
Aujourd’hui encore, 14 ans après ces émeutes de 2008, la subvention existe et ce malgré l’inflation des prix du baril. Les statistiques actuelles parlent de plus de 120 dollars américains pour le baril, soit près de 75.000 de nos francs. La banque d’investissement Goldman Sachs a prédit récemment que le prix du pétrole brut Brent pourrait atteindre 140 dollars (soit plus de 85 .000 FCFA) le baril cet été.
L’exécutif camerounais vient encore au travers d’une ordonnance du président de la République signée le 02 juin 2022, d’endosser le surplus pour maintenir les prix du carburant à la pompe, du gaz domestique et du pétrole lampant inchangés. Objectif de la démarche, soutenir le pouvoir d’achat des Camerounais. Les chiffres officiels parlent de 600 milliards de Fcfa par an pour ce soutien soit 50 milliards par mois. Ci-dessous des infographies illustratives sur les subventions de janvier à juin 2022 et les subventions en cours depuis le 1er juin 2022 :
