(BFI) – Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motazé, a reçu en audience le 21 juillet dernier à Yaoundé, Anasse Aissani, le directeur général du programme pays à la Banque islamique de développement (BID). Au terme des échanges, il ressort que l’institution islamique revendique à 1,1 milliard de dollars, soit près de 683 milliards de FCFA au cours actuel du dollar, la valeur du portefeuille actif de cette institution financière islamique au Cameroun.
Ces concours financiers permettent au gouvernement camerounais d’exécuter des projets dans les domaines aussi variés que les infrastructures ou encore l’agriculture. De ce point de vue, l’un des principaux bénéficiaires des concours financiers de la BID au Cameroun est la Société de développement du coton (Sodecoton), le mastodonte agro-industriel des trois régions septentrionales du pays.
En effet, chaque année, cette entreprise à capitaux mixtes bénéficie des financements du groupe de la BID, pour les achats d’intrants et du coton graine auprès des producteurs. Initialement arrêté à 13 milliards de FCFA par an, le financement de la BID en faveur de la Sodecoton a été revu à la hausse au cours de la campagne cotonnière 2017-2018, au terme d’âpres discussions entre les autorités camerounaises et ce bailleur de fonds.
Porté finalement à près de 65 milliards de FCFA depuis cette campagne-là, ce financement permet à la Sodecoton de garantir le paiement à date des 250 000 producteurs encadrés par l’entreprise. Il met surtout cette unité agro-industrielle à l’abri des taux d’intérêt parfois prohibitifs des prêts bancaires sur le marché local. En effet, avant l’augmentation substantielle de l’appui financier de la BID, la Sodecoton faisait régulièrement recours aux concours des établissements de crédit pour satisfaire ses besoins de trésorerie au cours des différentes campagnes.