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Vers la création d’une agence humanitaire africaine et d’un fond spécial d’urgence

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(BFI) – Apporter des solutions durables au financement de la riposte humanitaire africaine, tel était l’objectif du sommet humanitaire extraordinaire et la conférence des donateurs organisés les 27 et 28 mai à Malabo, en Guinée équatoriale, par l’Union Africaine. Occasion pour les chefs d’État et de gouvernement d’accroître la mobilisation des ressources de l’African Risk Capacity group (ARC), accélérer la création d’une agence humanitaire africaine et la mise en place d’un fond spécial d’urgence.

Les dirigeants africains se sont réunis les 27 et 28 mai dernier à Malabo en Guinée-Équatoriale dans le cadre d’un Sommet humanitaire extraordinaire et la Conférence des donateurs de l’Union Africaine (UA) pour trouver des solutions aux défis humanitaires actuels auxquels l’Afrique est confrontée. 15 pays africains connaissent une situation humanitaire critique, exacerbée par les impacts socio-économiques de la pandémie de COVID-19, le changement climatique, les catastrophes naturelles, les attentats terroristes devenus endémiques dans certains pays, mais aussi les urgences liées aux conflits armés.

Ibrahima Cheikh Diong, Directeur général de l’African Risk Capacity Group trouve que « Ce sommet extraordinaire est extrêmement important parce que comme vous le savez, la crise humanitaire à travers le monde, l’Afrique n’est pas épargnée. Il est important pour des raisons politiques et d’engagement. Que les Africains se réunissent à Malabo pour trouver les voies et moyens pour aboutir à des solutions durables pour régler les questions de crise humanitaire, de changement climatique, de sécurité, mais aussi de tous les mouvements anticonstitutionnels en Afrique qui permet d’avoir un continent sécurisé pour qu’on puisse s’occuper des vraies problématiques humanitaires. »

L’Afrique demeure le continent le plus touché par les crises humanitaires. 114 millions de personnes ont besoin d’une assistance selon l’ONU. Il s’agit de réfugiés, de rapatriés, de déplacés internes du continent. L’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique accueillent actuellement 4,5 millions de réfugiés, dont plus de 75% ont été touchés par la réduction des rations alimentaires en 2021. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 58 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit du niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé depuis 2016. 

« Le nombre de personnes déplacées et de réfugiés à culminer à un point jamais atteint dans notre histoire… Alors que nous subissons de plein fouet les effets durables des conflits armés, du changement climatique, et des catastrophes naturelles, voilà que viennent s’ajouter les répercussions de la pandémie et de la guerre en Ukraine, cette guerre qui a exacerbé toutes les vulnérabilités de notre continent. Il est à cet égard urgent, très urgent de mobiliser les Etats du continent et la communauté des Bailleurs pour un sursaut humanitaire exceptionnel afin que l’Afrique puisse faire face à cette succession de crises » explique Aisatta Tall Sall, Présidente du Conseil exécutif de l’Union africaine.

Face à cet ensemble de difficultés, l’Union africaine a développé des instruments normatifs et opérationnels pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et déplacés internes, la Convention de Kampala principalement, adoptée en 2009 et la déclaration y afférente. Le président de la République du Malawi, Lazarus Mccarthy Chakwera, a appelé à un soutien accru pour la campagne de mobilisation des ressources pour le Groupe de la Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques, African Risk Capacity (ARC) en vue d’apporter une réponse urgente et adéquate aux conséquences des catastrophes naturelles.

“Nous voulons donner la priorité à la mise en œuvre d’interventions de réduction des risques de catastrophes. Cela réduira l’impact dévastateur des catastrophes naturelles. Je souhaite saisir cette occasion pour encourager les États membres de l’Union Africaine à utiliser les instruments offerts par notre propre institution, notamment le Programme de Capacité de Gestion des Risques en Afrique et à prévenir certains des risques récurrents” indique Lazarus Mccarthy Chakwera, Président de la République.

A l’horizon 2030, si rien n’est fait, 118 millions d’Africains risquent de se trouver dans une situation d’extrême pauvreté, sous l’effet combiné de la hausse du niveau de la mer, des inondations, de la sécheresse et d’autres phénomènes associés. En organisant le Sommet humanitaire extraordinaire de Malabo, suivi de la conférence des donateurs, l’Union africaine démontre sa ferme détermination à poursuivre ses efforts dans la réduction des souffrances endurées par les réfugiés et les déplacés internes. À l’issue de cette conférence, plusieurs Etats ont annoncé des financements d’une valeur de 30 milliards de dollars pour le lancement de l’Agence Humanitaire Africaine.

Félix Victor Dévaloix

Rédaction
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