(BFI) – Selon le rapport annuel de la Banque africaine de développement (BAD) Perspectives économiques en Afrique 2022 présenté la semaine dernière lors de ses assemblées annuelles qui se sont tenues au Ghana, avec 46 % en 2020, la part des sources d’énergie fossile dans le mix énergétique de l’Afrique est relativement modeste comparée à d’autres régions du monde.
Le continent utilise davantage les technologies applicables aux énergies renouvelables (ER), en particulier avec le gaz naturel qui pourrait servir de combustible de transition dans les pays qui y ont accès, leur permettant alors de réduire progressivement la part du charbon dans leur mix énergétique. Toutefois, selon la BAD, « L’évolution vers des sources d’énergie à faible émission de carbone pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) est d’une importance capitale, mais cette évolution doit rester compatible avec la réalisation des aspirations de développement du continent et la réalisation des besoins énergétiques non satisfaits de quelque 600 millions d’Africains. »
L’Afrique a besoin d’investir annuellement entre $ 32 à $ 40 milliards tout au long de sa chaine de valeur énergétique pour atteindre l’objectif de l’électricité pour tous d’ici 2030, est-il précisé. Or, actuellement, il manque $ 17 à $ 25 milliards par an, 33% de ce gap étant le fait des économies les plus importantes du continent à savoir le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud.
Lors de ses assemblées annuelles, la coopération entre la BAD et la Norvège pour que l’Afrique profite de son expertise en matière d’énergies vertes et renouvelables a été mise en exergue. Pour Bjorg Sandkjaer, secrétaire d’État au ministère norvégien des Affaires, « C’est une grande priorité pour nous, de travailler directement avec les pays mais aussi par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement pour encourager la production alimentaire locale, soutenir les petits exploitants agricoles pour qu’ils aient quelque chose à manger, mais aussi à vendre. »
Enfin, notons que l’allemand Daniel Alexander Schroth a été nommé au poste de directeur chargé du Département des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la BAD, avec effet au 16 mai 2022. Il assurait jusque-là l’intérim du directeur du département et était conseiller du vice-président du Groupe de la Banque chargé de l’Électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte.
l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (l’Alliance) a décidé d’allouer $ 50 millions à la Facilité universelle pour l’énergie (UEF), mécanisme dédié au financement de l’accès à l’énergie propre lancé en 2020 par le Sustainable Energy for All (SEforALL). Pour sa part, rappelons que l’Alliance est un partenariat mondial qui vise à mobiliser $ 100 milliards en 10 ans pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables dans les pays en développement, en Afrique, en Amérique latine et en Asie.
L’UEF est déjà active en Afrique subsaharienne, notamment à Madagascar, en Sierra Leone et au Bénin. La première vague de financement de la facilité vise à soutenir l’accès aux énergies renouvelables pour 2,3 millions de personnes d’ici à 2023. Elle misera sur les mini-réseaux solaires dont l’impact est désormais avéré sur l’électrification des zones rurales en Afrique au sud du Sahara. Outre l’Alliance, la Facilité universelle pour l’énergie est soutenue par Power Africa, Good Energies, UK Aid, la fondation Rockefeller, Carbon Trust, l’Association des développeurs de mini-grids en Afrique (Amda) et la fondation Shell.
Félix Victor Dévaloix