(BFI) – Le groupe bancaire marocain est accrédité par le Fonds Vert pour le Climat des Nations Unies. En plus d’un impressionnant « paquet » de projets dans l’éolien qu’il a financés sur ses terres, Attijariwafa bank accompagne des programmes éoliens, solaires et d’agriculture durable dans plusieurs pays africains. Fatmi SQUALLI, directeur Financement de Projets Groupe à la Banque de Financement – Corporate & Investment Banking – chez Attijariwafa Bank s’est confié à notre confrère de Financial Afrik pour expliquer la stratégie du groupe.
Comment apprécier le risque d’un projet en fonction de son exposition au changement climatique ?
Le groupe Attijariwafa bank est conscient des défis sociaux et environnementaux qui se posent à l’échelle nationale et régionale et a pour ambition de les relever en plaçant la finance responsable au cœur de sa stratégie. Pour cela, nous sommes activement engagés en faveur de l’accompagnement de la transition énergétique et du développement durable au Maroc et au niveau de l’ensemble de nos marchés en Afrique. Nous sommes aussi fortement impliqués dans l’application de la feuille de route de Bank Al-Maghrib pour l’alignement du secteur financier marocain au développement durable et des directives de la Banque Centrale, notamment la directive 5/W/2021, relative au dispositif de gestion des risques financiers liés au changement climatique. De plus, plusieurs actions ont été lancées par le Groupe durant les 5 dernières années pour accélérer l’accompagnement des projets verts, améliorer les systèmes de gestion des risques sociaux et environnementaux, et mieux apprécier les risques des projets et des entreprises en fonction de leur exposition au changement climatique. C’est dans le cadre de ces efforts que le groupe Attijariwafa bank a obtenu l’accréditation au Fonds Vert pour le Climat des Nations-Unies (« GCF ») après un processus important de due-diligence technique et de renforcement des capacités d’appréciation des projets. Par ailleurs, le groupe conduit une politique RSE au bénéfice de l’ensemble de ses parties prenantes avec une démarche qui s’articule autour de 4 axes et 10 engagements stratégiques. La démarche environnementale du groupe a pour double objectif de réduire ses impacts directs, à savoir l’empreinte environnementale liée à son activité immédiate ainsi que ceux liés à ses financements. De plus, le groupe mène une politique de financement engagée en faveur d’une économie verte et de la transition énergétique des entreprises.
A combien s’élèvent vos engagements dans les « projets verts » et quels sont les critères de sélectivité appliqués par la banque ?
En tant que groupe panafricain, Attijariwafa bank a démontré son engagement en faveur de l’accompagnement de la transition énergétique et du développement durable en Afrique à travers le financement de plusieurs projets verts structurants dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’eau, des services publics d’assainissement, de la gestion des déchets et de la préservation de l’environnement. En matière de transition énergétique, nous avons contribué au financement de projets importants de production électrique à partir des énergies renouvelables avec plus de 1.900 MW de projets éoliens et hydroélectriques financés, dont 1.300 MW au Maroc, en citant par exemple : Le financement de 700 MW de projets éoliens portés par la Société Energie Eolienne du Maroc, filiale de Nareva ; le financement de grands parcs éoliens développés par les opérateurs Enel et Engie, notamment les parcs éoliens de Boujdour (300 MW) et Tarfaya (300 MW) et le financement de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal au Cameroun de 420 MW développé par la Nachtigal Hydro Power Company et co-financé par des bailleurs de fonds internationaux et par les banques locales. Globalement, les énergies renouvelables représentent 25% du portefeuille de projets du groupe. Ainsi, le groupe Attijariwafa bank continuera de renforcer la part des énergies renouvelables dans le mix électrique financé, notamment dans le cadre des futurs projets solaires, éoliens et hydroélectriques au Maroc et au niveau de nos pays de présence.
En matière de développement durable, le groupe Attijariwafa bank poursuit ses efforts d’accompagnement des actions de lutte contre les changements climatiques à travers plus de 4 milliards de dirhams de financement de projets verts. Il s’agit de projets de centres d’enfouissement et de valorisation de déchets, de projets d’alimentation en eau potable et d’assainissement, et de projets de dépollution au Maroc et au niveau de nos pays de présence.
Nous suivons également le développement des projets d’atténuation du changement climatique, dans les sous-secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du transport et de la gestion des déchets. Nous sommes également conscients des efforts d’adaptation du Maroc aux changements climatiques, notamment pour les projets prioritaires d’eau et de dessalement d’eau de mer sur lesquels nous sommes positionnés pour contribuer à leur mise en place.
De plus, le groupe Attijariwafa bank a inscrit le développement territorial en tant qu’initiative stratégique pour les années à venir. En effet, nous travaillons actuellement sur la structuration d’un financement pour accompagner le développement économique et durable d’une Région au Maroc. Cette démarche vise un positionnement précurseur puisqu’Il s’agit du premier financement d’une collectivité territoriale qui sera assuré par une banque commerciale marocaine.
Avez-vous émis des obligations vertes sur le marché international ? Si oui, quelles sont leurs caractéristiques ?
Dans la cadre de l’accompagnement des efforts de transition énergétique du Royaume, le groupe Attijariwafa bank a contribué à la levée de la première obligation verte au Maroc. Il s’agit de la « Green Bond » de Masen levée en 2016 pour un montant total de 1,15 milliard de dirhams pour le financement des projets solaires de Noor Laayoune, Noor Boujdour et Noor Ouarzazate IV. Le groupe est intervenu en tant que banque-conseil dans le cadre de cette transaction inédite.
Ainsi, à travers la diversification des instruments financiers, le Groupe continuera de soutenir les efforts du Maroc pour la lutte contre les changements climatiques afin d’atteindre les objectifs de la Stratégie Energétique Nationale.
Attijariwafa bank est parmi les référents du Fonds Climat de l’ONU en Afrique. Quel premier bilan établissez-vous de votre activité et quels projets importants avez-vous financés sur le Continent ?
Le groupe Attijariwafa bank a initié le chantier d’accréditation au plus grand fonds dédié à la finance climat au monde à la suite de la COP 22 tenue à Marrakech en 2016. Après un processus de due-diligence technique de plus de 4 années, le groupe Attijariwafa bank est devenue la 1ère banque commerciale en Afrique et dans la région MENA, ainsi que la 7ème à l’échelle mondiale à avoir obtenu l’accréditation au Fonds Vert pour le Climat des Nations-Unies (Green Climate Fund « GCF »). A travers cette accréditation régionale qui couvre l’ensemble de nos pays de présence, nous sommes capables d’apporter des solutions innovantes de financement, en particulier pour les projets de développement durable à fort impact socio-économique.
A la suite de la signature de l’accord cadre de partenariat avec le GCF en octobre 2020, nous avons développé un 1er portefeuille de plus de 20 programmes de financements verts dans plusieurs secteurs et au niveau de plusieurs pays de présence. Au Maroc, nous sommes en discussions avancées pour des programmes d’efficacité énergétique des collectivités territoriales, de décarbonation de l’industrie, et pour l’adaptation des territoires aux changements climatiques, notamment pour le secteur de l’eau et de la résilience des infrastructures.
A l’international, nous développons des programmes éoliens et solaires et des programmes d’agriculture durable au niveau de plusieurs pays en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Ainsi, Attijariwafa bank continuera de mettre à disposition son accréditation au GCF au profit de l’agenda de développement durable du Maroc et des pays de présence du groupe, notamment en réponse aux priorités climatiques inscrites au niveau national.