(BFI) – Le treizième Forum sur la gouvernance forestière s’est ouvert le 23 mai à Brazzaville, réunissant deux cents participants venus essentiellement des pays du Bassin du Congo. L’édition de cette année met l’accent sur le rôle des organisations de la société civile (OSC) dans l’exploitation durable des ressources forestières et les réformes du secteur.
Initié par l’Université de Wolverhampton (Angleterre) en partenariat avec le gouvernement congolais, l’Union européenne et la plateforme Comptoir juridique junior, le forum dédié à la gouvernance forestière mobilise les pouvoirs publics, les partenaires techniques et financiers, les acteurs du secteur privé et de la société civile. Cette activité vise, d’après les initiateurs, à mettre en vedette l’expertise et l’expérience des différentes parties prenantes dans la gouvernance forestière et foncière en République du Congo, ainsi que dans le bassin du Congo.
Le conclave des forestiers vise aussi à sensibiliser les pouvoirs publics pour qu’ils soutiennent les actions touchant l’amélioration de la conservation des forêts, l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets. L’ambition des membres du forum est de fournir aux peuples autochtones, communautés locales et autres groupes marginalisés un cadre pour le dialogue direct avec les décideurs, les gouvernements, le secteur privé, ainsi que les partenaires financiers.
Le rôle des acteurs de la société civile s’avère crucial en vue de faciliter le dialogue direct entre les communautés locales et les pouvoirs publics, a insisté le Pr Philip Dearden, représentant de l’Université de Wolverhampton. Il a plaidé en faveur de l’amélioration de la législation forestière qui accorde davantage d’espaces de parole aux OSC pour qu’elles contribuent à la gouvernance forestière ou au développement durable.
Le partenariat à l’échelle régionale et internationale est la seule voie pour relever les défis de gouvernance forestière, a lancé l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Congo, Durazzo Giacomo. « Les efforts conjoints fournis, à travers une coopération UE-Congo dynamique dans le secteur forestier, ont déjà conduit à l’atteinte de résultats encourageants. Je pense notamment au développement du Système informatisé de vérification de la légalité des bois, qui va nous permettre, une fois déployé, de disposer de données sûres et garantissant toute la transparence requise », a-t- il indiqué.
Les partenaires européens continueront à travailler avec le Congo, dans le cadre de l’Accord de partenariat volontaire pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (APV Flegt), l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale, y compris de nouveaux instruments en préparation comme le Partenariat pour les forêts UE – Congo, que les deux parties entendent signer en marge de la prochaine Conférence des Nations unies sur le changement climatique.
Pour le gouvernement congolais, le forum de Brazzaville va impulser une dynamique dans le sens de l’amélioration de la gestion forestière avec une forte implication des OSC. « La société civile doit s’activer aux côtés des gouvernants pour sensibiliser, informer, œuvrer à la recherche des solutions, à la mise en œuvre des actions et relayer le plaidoyer des politiques relatives à la mobilisation des financements », a souligné la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo.
Durant deux jours, les participants vont échanger sur les thématiques comme « Le processus de réforme du secteur forestier ; « La coopération Chine Afrique pour promouvoir le commerce des produits forestiers durables et les investissements verts » ; « L’action climatique inclusive », « L’aménagement du territoire » ; « La restauration, la conservation et le suivi des paysages forestiers ».