(BFI) – Enfin le pont ! Ainsi s’exclameront sur les deux rives du fleuve Congo les citoyens rêvant de voir la vaste nappe d’eau franchie par un viaduc. Un trait d’union grâce auquel personnes et biens, automobiles et locomotives iront à la rencontre de nouveaux espoirs qu’il va forcément générer. D’autant plus que l’un après l’autre les obstacles posés sur le chemin de son exécution tombent.
Le dernier en date, pourrait-on dire, est l’approbation, le 14 avril, par le Sénat Rd-congolais, de l’accord de financement du tant attendu pont-route-rail devant relier Brazzaville et Kinshasa. L’adhésion des membres de la chambre haute du parlement de République démocratique du Congo (RDC), quatre-vingt-cinq « oui », contre cinq « non », donne raison aux experts pour qui plus rien ne s’oppose à l’élévation de l’ouvrage.
Des voix discordantes à Kinshasa conditionnaient la mise en œuvre de ce projet à la construction d’un port en eau profonde à Banana, en RDC. L’argumentaire allait encore plus loin puisqu’on estimait que le pont ferait les affaires de Brazzaville au détriment de sa voisine. Que de présupposés ! Aussi longtemps que les Africains n’associeront pas les causes nationales à l’intégration continentale, ils manqueront le rendez-vous du développement.
Il ne s’agit pas de botter en touche les opinions contraires légitimes telles que celle rappelée plus faut, exprimée par des personnes honorables devront être entendues par les dirigeants pour une meilleure gestion des infrastructures communautaires. Les peuples des deux Congo, avec ceux des autres pays du continent, se réjouiront si le pont projeté assure leur épanouissement.
Les objectifs économiques et commerciaux sont au cœur de cet ouvrage, mais les impératifs sécuritaires doivent intégrer la dynamique du rêve de voir Kinshasa et Brazzaville reliées par la route et le rail en même temps que les embarcations fluviales assureront leur part du trafic. Quand tout ceci sera accompli, le mérite en reviendra aux politiques et aux investisseurs qui auront fait de ce pont longtemps chanté par les artistes et loué par les écrivains des deux rives une réalité
Placide Onguéné