(BFI) – La Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du Français Somdiaa, annonce à travers une note d’information datée du 22 avril, signé par Emmanuel Castells, directeur général adjoint (DGA), la suspension de la production de son usine de Mbandjock, dans la région du Centre, faute de carburant.
Le déficit énergétique et les ruptures intempestives des livraisons de carburants à la Société sucrière du Cameroun, 3e employeur après l’Etat et la CDC, met à mal la production de cette société industrielle. L’entreprise a pris une forte décision le 22 avril dernier de suspendre la production dans son usine de Mbandjock, situé dans le département de la Haute Sanaga, à environ 10 km de Yaoundé. « Depuis le début de la semaine en cours, nous vivons des restrictions dans les livraisons de carburant qui nous ont amenés aujourd’hui à un niveau critique. Depuis hier [21 avril], notre fournisseur [Tradex] de carburant ne parvient plus à honorer les livraisons journalières de carburant nécessaire pour notre exploitation », affirme le DGA. Et c’est pour faire face à cette pénurie de carburant que l’usine de Mbandjock a temporairement suspendu son fonctionnement depuis le 22 avril. Cette mesure, ajoute Emmanuel Castells, est conservatoire. Elle sera levée dès la reconstitution du stock et la reprise régulière des livraisons de carburant.
Selon les informations fournies par la Sosucam, son site en arrêt consomme 25 000 litres de carburant par jour. Avec cette suspension temporaire de la sucrerie de Mbandjock, la société cesse de produire les 300 tonnes de sucre par jour. Actuellement, seule l’usine de Nkoteng dans la même région, qui consomme 35 000 litres de carburant par jour, reste en activité. Elle produit environ 500 tonnes de sucres par jour. Il est donc possible que cette situation impacte l’approvisionnement du marché en sucre que la filiale de Somdiaa contrôle à 70%.
« À la faveur des cargaisons qui viennent d’être livrées, le pays dispose d’un stock confortable à même de satisfaire la demande nationale », a pourtant indiqué le ministre de l’Eau et de l’Énergie dans un communiqué signé le 20 avril. Gaston Eloundou Essomba affirmait en plus que des dispositions avaient été prises « en vue d’accélérer le transfert desdits produits, sans délais, vers les différents dépôts de l’intérieur qui ont vocation à approvisionner les stations-service du pays ». Visiblement ce processus prend du temps, car jusqu’à ce 24 avril, le gasoil continue de se faire rare dans certaines villes du pays.
Cédric Boyomo
