(BFI) – Le parlement centrafricain a approuvé ce jeudi 21 avril, le principe de l’utilisation des cryptomonnaies dans le pays. Le texte, qui était défendu par le ministre de l’Économie numérique, a été voté par acclamation. Plusieurs personnalités de l’opposition n’ont pas pris part au vote. La Centrafrique devient ainsi le premier pays de la région à officiellement autoriser l’utilisation de la monnaie digitale.
Réunis en séance plénière, les députés ont en effet adopté à l’unanimité le projet de Loi régissant la cryptomonnaie en République Centrafricaine (RCA). Défendu par le ministre de l’Economie numérique, des Postes et Télécommunications, Justin Gourna Zacko, le texte approuvé en conseil des ministres et transmis au bureau de l’assemblée nationale avait été étudié par la commission mixte Economie, Finances et Plan/Equipement et Communications présidée par le député Guy Samuel Nganatoua.
Cette loi a pour objectif au-delà de la création d’un cadre légal à la cryptomonnaie, la mise en place d’un environnement favorable du secteur financier, a défendu devant les députés le ministre de l’Économie numérique. L’envoi et la réception d’argent avec la République centrafricaine deviennent « très difficiles », a argumenté le ministre Gourna Zacko, soulignant également le cadre contraignant de la Banque centrale. La monnaie numérique comporte de nombreux avantages, a-t-il encore mis en avant, euros, dollars ou franc CFA, les transactions peuvent ainsi être faites avec des devises différentes.
« Fortes réserves »
Dans un courrier, les députés d’opposition Dologuélé, Ziguélé et Ngakola, membres de la commission ayant étudié le projet de loi se sont désolidarisés du rapport final. Ils ont exprimé de « fortes réserves ». Ils mettent en avant une opération qui favorisera, selon eux, « le blanchiment de l’argent sale, fera le lit de la fraude fiscale et de l’escroquerie ». Ils s’inquiètent également de l’impact d’une telle mesure sur les bailleurs. Un tel projet « ne peut susciter que de la suspicion » et risque de compromettre « les décaissements des grandes institutions », alertent-ils.
Sollicitées, les autorités centrafricaines n’ont pas souhaité donner plus de précisions.