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Vers la production du pain à base de farines locales

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(BFI) – Avec la pénurie de la farine de blé, l’on assiste à la production de pains à base de produits made in Cameroon. C’est le défi relevé par certains boulangers qui comptent sortir de la dépendance de la farine de blé dont les prix ont flambé avec la crise Russo – ukrainienne.

Le pain qui coûtait 125 f cfa, est actuellement à 150 f cfa. Vous voyez comme aujourd’hui, je serai à 175 f cfa le pain, car je n’ai pas été livrée selon la quantité commandée », se plaint une commerçante qui vend du pain accompagné de haricot aux élèves. La raison de cette augmentation du prix du pain est donnée par un boulanger au lieu-dit Bata Nlongkak, “Comme le prix de la farine a augmenté, nous sommes obligés de récupérer sur le prix du pain. Avant, la farine coûtait 19.500 f cfa le sac, mais c’est déjà à 25.000, voire 26.000 le sac de 50 kg aujourd’hui”.

Changer les habitudes

D’où l’impératif d’adopter un changement dans la façon de produire du pain en optant pour les farines de manioc ou de patate, entre autre. Un changement de cap du reste encouragé par le gouvernement Camerounais. “Nous devons apprendre à consommer du pain fabriqué sans blé importé d’Ukraine et de Russie », disait alors dans le même sens, Delors Magellan Kamgaing Kamsseu, le président de la ligue camerounaise des consommateurs.

Avis partagé par des responsables de coopératives spécialisées dans la transformation de farines locales de manioc, banane-plantain ou patate. “On peut sortir de la dépendance de la farine de blé et avoir sur nos tables des produits de qualité faits à base d’autres spéculations”, confirme, Marie Roger Edima, promotrice d’une coopérative spécialisée dans la transformation du manioc en farine. Produire du pain avec des produits locaux aurait d’autres avantages comme le relève Aimée Tsimi, promotrice de coopérative “Si nous produisons du pain à partir du manioc, cela va sortir beaucoup de femmes de la précarité”.

Cas pratiques

Ainsi les premiers pains 100% made in Cameroon n’ont pas tardé à trouver leurs places dans les boulangeries. C’est le cas de cette boulangerie qui propose à ses clients depuis quelques jours, le pain de manioc, patate ou maïs à 500f la baguette de 250g. Malgré son coût élevé, l’on affirme que ces pains attirent de nombreux consommateurs. Une production qui ne souffre pour le moment de rien, si l’on en croit le propriétaire de la boulangerie. Il indique par ailleurs les ingrédients utilisés pour la confection de ces pains made in Cameroon. “La farine locale à elle seule ne suffit pas. Il faut y ajouter de la farine sans gluten. A 70% de farine locale, on associe 15% à 20% de farine bio sans gluten et le reste des ingrédients”.

De son côté, Guy Marcel, un petit boulanger, affirme produire des baguettes bio avec de la farine de patate douce et de manioc depuis 13 ans à Yaoundé. “Je m’en sors très bien avec la farine locale”, assure-t-il. D’autant plus que ses clients, qu’il ne fournit que sur commandes, seraient passés d’une vingtaine à une cinquantaine avec la crise actuelle. “Le goût de son pain est vraiment différent des autres et ça remplit bien le ventre”, dira enthousiaste, une cliente visiblement satisfaite”.

Reste à présent à s’assurer, que ces farines locales progressivement adoptées par la population, soient disponibles et accessibles sur l’ensemble du territoire national pour satisfaire à la demande.

Christian Trésor Adong Baliaba

Rédaction
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