(BFI) – Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) indexe le Programme d’évaluation de la conformité avant embarquement (Pecae) des marchandises importées au Cameroun comme un facteur aggravant de la crise inflationniste qui sévit depuis le second semestre 2021.
En effet, au cours d’une rencontre tenue le 18 mars à Yaoundé, entre le Gicam et le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, en présence de plusieurs membres du gouvernement, le Gicam a affirmé que « la situation est d’autant plus critique que cette inflation importée vient se superposer à d’autres contraintes au plan national comme celles liées, entre autres, à l’extension du Pecae ».
Au terme de la réunion, apprend-on, le Gicam a souligné qu’en tant qu’instrument au service de la protection des consommateurs et du marché local, le flux important de demandes créé par son extension à toutes les marchandises importées a engendré des pesanteurs. « Il est donc nécessaire d’envisager sa suspension pendant la période de crise », a suggéré le Groupement.
Depuis le 31 août 2016, ce programme vise à assainir le marché camerounais, souvent infesté de produits de qualité douteuse. Le consortium d’entreprises formé par la société suisse SGS et l’entreprise britannique Intertek International a donc été sélectionné depuis cette période pour effectuer, aux frais des exportateurs, des contrôles préalables de conformité avant l’embarquement des marchandises pour le Cameroun, pays encore dépourvu de laboratoires de pointe pour le contrôle de la conformité des marchandises.
Pour le Gicam, si ce nouveau dispositif contribue à l’assainissement du marché camerounais en assurant une certaine sécurité aux consommateurs, il est à craindre qu’il induise une augmentation des prix de certains produits importés sur le marché local, à cause de la répercussion sur le consommateur final des frais de contrôle de conformité avant l’embarquement.
En guise de réponse à cette préoccupation et à d’autres, les membres du gouvernement ont relevé la nécessité de rester dans le cadre légal pour trouver des réponses appropriées. La clé de la démarche devrait alors être le dialogue. C’est ainsi qu’il a été résolu de poursuivre cette concertation sur la crise inflationniste dans le cadre d’une plateforme patronat-gouvernement avec des déclinaisons par secteur d’activité et par filière en fonction de leur exposition à la crise. Cette plateforme sera pilotée par les services du secrétariat général du Premier ministre.