(BFI) – Le président de la Commission CEMAC, Pr. Daniel Ona Ondo a remis officiellement le projet de Budget de la Communauté pour l’exercice e 2022, au Parlement communautaire, le 04 mars 2022.
C’est une année particulièrement compliquée, en termes de ressources financières que s’apprête à vivre la Commission CEMAC. En effet, à l’occasion de la remise du projet de budget 2022, au Parlement communautaire, le 04 mars 2022, le Pr Daniel Ona Ondo, n’a pas manqué de décliner les écueils qui ont entouré la préparation dudit budget. Ces facteurs, a – t-il indiqué, portent entre autres, sur l’incertitude qui entoure les perspectifs économiques post-confinements et du choc budgétaire massif, dû à la pandémie, aggravé dans la zone CEMAC, par la baisse des prix des matières premières.
En outre, a-t-il ajouté, ce budget 2022 prend en compte, les principales évolutions en cours, sur les plans, économique, financière et sanitaire, en relation avec la crise du covid-19.
Selon le ‘’Patron’’ de la CEMAC, la double crise sanitaire et économique a fait plonger les comptes publics des Etats membres. Raison pour laquelle, la préparation du budget de la Communauté pour 2022 intervient à un moment particulier où les Etats membres doivent faire face à quatre principaux enjeux.
D’abord, tirer le bilan de l’impact (encore incertain) de la crise de la Covid-19 sur l’économie et les finances publiques des Etats membres. Enduite, évaluer l’espace budgétaire nécessaire pour la poursuite des dépenses prioritaires liées à la crise et des mesures de relance ; évaluer les besoins de financement des Etats.
Et enfin, renforcer la transparence et la responsabilité en présentant et en comptabilisant de manière adaptée les mesures budgétaires prises en réponse à la Covid-19, y compris les mesures hors budget.
Les principaux enjeux communautaires qui ont servi de base à l’élaboration dudit budget ont porté notamment sur : la transformation structurelle des économies de la sous-région, la diversification des moyens de production pour se départir de la dépendance des ressources pétrolières, une meilleure intégration des chaînes de valeur, tirer profit des potentialités de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), et enfin, un environnement sécurisé gage d’une communauté de paix et stabilité sociale.
Cinq principales hypothèses sous-tendent les prévisions budgétaires inscrites dans le projet de budget 2022 de la Commission.
Il s’agit du renforcement du recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration (TCI), principale source de financement de la Communauté ; la mobilisation plus accrue des financements extérieurs ; l’amélioration du recouvrement des recettes propres par la mise en place de nouveaux mécanismes de financement notamment pour les Ecoles de formation ; la réduction significative des charges de fonctionnement notamment les frais et transports pour missions et l’encadrement des charges sociales, notamment les avantages sociaux en les circonscrivant dans des limites acceptables.
Qu’à cela ne tienne, a poursuivi Daniel Ona Ondo, les prévisions budgétaires ont été arrêtées en ressources et en charges à la somme de 75 152 981 144 FCFA, contre 89 224 324 973 FCFA en 2021. Soit une baisse de 14 071 343 829 en valeur absolue et 15,77% en valeur relative.
En matière des ressources, les prévisions de financement par la Taxe communautaire d’intégration (TCI) sont estimées à 45 376 025 000 FCFA, dont 9,5 milliards de FCFA au titre des arriérés.
Quant aux prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022, elles sont estimées à 35 876 025 000 FCFA. Cela, en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards de FCFA sur la base du volume attendu des importations dans la zone CEMAC.
En matière des charges, les prévisions sont en baisse. Elles intègrent les réductions effectuées sur les charges de fonctionnement des institutions communautaires. Faut-il le rappeler, la Communauté vit avec un déficit constant qui résulte principalement du niveau élevé du cumul des arriérés dus par les Etats membres, a déploré le président de la Commission CEMAC.
De ce fait, la recherche du financement de ce gap constitue donc le principal problème à résoudre au sein de la CEMAC, a-t-il ajouté. Avant de lancer un appel aux uns autres de contribuer activement pour que cette crise soit jugulée. « Nous vous invitons à mener le même combat, à vous saisir de ce plaidoyer auprès des Etats membres en les exhortant de reverser intégralement la TCI, qui est une taxe affectée et qui est pour l’instant, est la source pérenne du financement de la Communauté », a-t-il déclaré.
Pour rappel, en octobre dernier, la session dite « budgétaire » du Parlement a été clôturée, sans que le document principal à savoir le budget de la Communauté de l’exercice 2022, arrêté par le conseil des ministres de l’UEAC qui a justifié son ouverture ne soit déposé par la Commission de la CEMAC, organe exécutif de la Communauté
Pour la Commission, ce retard s’est justifié par les contraintes de calendrier des membres du Conseil des ministres de l’UEAC, en vue de la convocation de la session de leurs travaux.