(BFI) – Conclu le 2 août 2021, pour une période de 3 ans s’achevant en 2024, le nouveau programme économique et financier triennal entre l’État du Cameroun et le Fonds monétaire international (FMI), qui est assorti de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), pourrait générer 1 000 de FCFA de financements au profit du Trésor public. Il s’agit pour l’essentiel des prêts à long terme et à taux d’intérêt nul indique Investir au Cameroun.
« Ce programme met en exergue un gap de financement pour la période 2021-2024 d’un montant de l’ordre de 1 000 milliards de FCFA, dont le concours du FMI est d’environ 375 milliards de FCFA. Le reliquat (625 milliards de FCFA) devant être fourni par les autres partenaires financiers en termes d’appuis budgétaires », a annoncé Jean Tchoffo, le président du Comité technique de suivi des programmes économiques (CTS), une structure spécialisée du ministère des Finances. C’était au cours de la Conférence annuelle des services centraux, déconcentrés et extérieurs de ce département ministériel, organisée le 25 février 2022 dans la capitale du pays.
À en croire le président du CTS, les appuis budgétaires supplémentaires proviendront de quatre principaux bailleurs de fonds internationaux. Il s’agit notamment de la Banque mondiale (BM), de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Union européenne (UE) et de l’Agence française de développement (AFD).
Conditionnalités
« À date, la France, à travers l’AFD, s’est déjà engagée pour une contribution de 150 millions d’euros (93 milliards de FCFA) sur la période 2022-2024. Avec la BM, un engagement est déjà acté pour une contribution de 300 millions de dollars (près de 180 milliards de FCFA) sur la période 2022-2024. Avec la BAD, une requête de 85 milliards de FCFA a été formulée pour l’exercice 2022 et nous sommes dans l’attente de la réaction de cette institution. Les concours de l’UE sont envisagés à partir de 2023 », a détaillé Jean Tchoffo.
Mais, « les différents décaissements attendus de ces partenaires sont assortis d’un certain nombre de conditionnalités arrêtées de commun accord », prévient le président du CTS. Pour décaisser cet argent, le pays devrait donc atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance, la transparence et le cadre de la lutte contre la corruption ; accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations d’assiette, mobiliser davantage les recettes, améliorer la gestion des finances publiques, accroître l’efficience des investissements publics et réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité liés de la dette et mettre en œuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique, renforcer la résilience et l’inclusion financière, puis promouvoir l’égalité de genre et une économie plus verte.
S’agissant du FMI, au terme de la première revue de ce programme, jugée satisfaisante le 23 février 2022, en dépit des « performances mitigées » du gouvernement camerounais, cette institution financière internationale a annoncé un nouveau décaissement de 65 milliards de FCFA en faveur du pays. Ce qui porte à 160 milliards FCFA le montant des décaissements déjà effectifs dans le cadre de ce nouveau programme.