(BFI) – Le représentant résident du Fonds monétaire (FMI) au Cameroun, Nicholas Staines, a tenu, début mars, une séance d’échanges, par visio-conférence, avec le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) renseigne Investir au Cameroun. Au cours de cette réunion en ligne, apprend-on, un accent a été mis en particulier sur l’inflation importée, les cas des secteurs où la situation s’avère déjà critique avec des perspectives de ruptures d’approvisionnements et de fermetures d’entreprises.
Face à ces menaces, le Gicam et le FMI ont partagé leurs avis sur les pistes de solutions possibles, notamment la répercussion partielle des surcoûts sur les prix aux consommateurs, y compris en profitant d’une segmentation selon différentes gammes de produits, le relèvement du pouvoir d’achat par une revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), les possibilités de subventions pour certains produits sensibles, les incitations à l’utilisation des matières premières locales, etc.
Le FMI a recommandé au mouvement patronal de garantir le bon fonctionnement de l’économie de marché dans lequel l’Etat joue efficacement son rôle de régulateur et le secteur privé celui de créateur de richesses et d’emplois. Cependant, a indiqué l’institution de Bretton Woods, l’utilisation de la règlementation de changes comme instrument de restriction du commerce ou encore des politiques de régulation des prix qui obligent à des subventions méritent à cet effet d’être interrogées. « Sur toutes ces questions, un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’un dialogue régulier, franc et dynamique entre le gouvernement et le patronat. Le FMI a indiqué sa disponibilité à renforcer son appui au pays sur cette question urgente », renseigne le Gicam.
Cette discussion a lieu dans un contexte où le Gicam affirme que les entreprises au Cameroun ont enregistré une augmentation de leurs coûts de production de 213 milliards de FCFA au cours de l’année 2021 en comparaison à l’année 2020, en raison de la hausse généralisée des cours mondiaux des matières premières et l’explosion du fret maritime.
Dans un communiqué signé le 9 décembre 2021, le Gicam dit avoir obtenu ce chiffre sur la base d’une évaluation faite « sur un groupe de 20 intrants relevant de six filières industrielles (industries brassicoles, cimenteries, engrais et produits phyto, emballages, industries meunières et industries métallurgiques) ».