(BFI) – Mère de 2 merveilleux enfants et responsable Syndication et Ventes dans la prestigieux Société d’Intermédiation Boursière dlSGI HUDSON & CIE, GRAH Linda-Carole fait partie des pépites du marché financier de l’UEMOA. Diplômé en Finance de Marché et contrôle de Risque à l’Université Française, avec 14 années d’expérience dans la finance de Marché, elle répond à notre entretien fait exprès pour le 8 mars.
Comment jugez-vous la présence des femmes dans les centres de décision des entreprises africaines et le secteur financier en particulier ?
Les entreprises africaines ainsi que le secteur financier ont bien longtemps été des sociétés très conservatrices. Je ne pense pas être assez outillée et mature pour juger de la présence et de l’impact de ces femmes intelligentes et fortes. Cette performance qui pour moi est une douce brise à l’aube d’une ère nouvelle. Je donnerais plutôt 2 d’exemples de femmes travailleuses pour ne citer que celles-là qui sont aujourd’hui dans les centres de décisions des entreprises africaines et secteurs financier qui me marquent.
– VANESSA KUYO : Elle prend la tête de KUYO PIPELINE en qualité de Directeur General en Novembre 2015 trois ans après le décès de son père, fondateur de la société. En 2016, la société rentre dans le top 25 mondial des sociétés de tuyauterie industrielle décerné par le lobbyiste Global Trade Leader’s Club. Aujourd’hui, KUYO PIPELINE reste leader dans son domaine d’activité dominé a 98 % par les hommes et atteint une croissance de 80% de son chiffre d’affaires entre 2012 et 2022.
– Roselyne Abé : après un travail acharné en tant que Directeur Ventes et Distribution au sein de la EDC Investissement Corporation (EIC), la société de gestion et d’intermédiation (SGI) du groupe Ecobank, elle devient le Directeur Général en Juin 2020. Aidée par ses 18 années d’expérience, elle réussit a fait passer la société à 13,75% de parts de marché (en termes de valeur de transactions) contre 7,61% en 2019. Elle propulse sa SGI au premier rang à la fin 2021 avec 11.59 % de parts de marché sur la zone UEMOA.
Bien que les femmes soient de plus en plus visibles dans les hautes sphères de la finance, l’on remarque que leur présence dans les conseils d’administration est encore limitée. Comment expliquer ce paradoxe ?
Nous ne disons pas souvent mais force est de constater que 95% de femmes sont très motivées au début de leur carrière, mais plus elles avancent en âge, plus il leur est difficile à 55% de celles – ci de supporter le stress chronique, le management à la dure et la culture du présentiel qui y règne.
Aussi, les conseils d’administrations ont depuis longtemps été dominés par les hommes. Les vieux réflexes ont la vie dure car certains hommes vont spontanément choisir des hommes pour travailler avec eux.
Enfin certains hommes sont persuadés que les femmes qui occupent des postes de direction sont tyranniques ou ont un caractère très fort. Cette réflexion me fait penser à la journaliste Léa Salamé qui dit ceci : « On dit des femmes qu’elles sont belles, charmantes, piquantes, délicieuses, intelligentes, vives, parfois dures, manipulatrices ou méchantes. Hystériques lorsqu’elles sont en colère. Arrivistes lorsqu’elles réussissent. Mais on dit rarement d’elles qu’elles sont puissantes. Chez un homme, la puissance est légitime. Chez une femme, elle paraît suspecte, contre-nature ». La pression sociale ne suffit pas pour féminiser les instances dirigeantes des entreprises, il faut rassurer les hommes et les sensibiliser sur cette complémentarité.
Devrait-on recourir à la discrimination positive pour donner plus de place aux femmes dans la finance ?
Si je prends la définition secondaire de la discrimination qui est le fait de séparer un groupe humain des autres en le traitant plus mal, je dirais qu’il n’y a pas de discrimination positive. Une discrimination reste une discrimination. Aujourd’hui, la femme essaye tant bien que mal d’équilibrer des actes posés en son encontre dans le temps pour amenuiser son impact sur son environnement direct. Je ne trouve pas opportun d’utiliser cette arme sachant qu’on en a beaucoup en réserve.
Les femmes représentent plus de 50 % de la population en Afrique, en 2018, elles étaient à l’origine de 33 % du PIB du continent. Les progrès accomplis en Afrique en matière de parité des sexes dans le monde du travail semblent positifs compte tenu du taux élevé de participation des femmes. On constate que 25 % des parlementaires en Afrique sont des femmes, soit davantage que la moyenne mondiale, qui est de 21 % sans avoir eu recours à la discrimination positive. Le travail de la femme parle de lui-même.
Pour ma part, je pense qu’il est important de prendre du temps pour faire de belles choses parce que les actes posés par la femme dans la parité des sexes est comparé à la venue de l’électricité dans un village reculé d’AFRIQUE. Ce sont des actes d’espoirs et de développements réels.