(BFI) – La transition énergétique opérée par les grandes nations répond à un impératif climatique : il s’agit de transformer, à brève échéance, les modes de production et de consommation pour espérer enrayer la hausse des températures. Une grande partie de la planète s’est ainsi engagée à diminuer progressivement l’usage des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.
Une réponse louable qui ne va pas sans soulever quelques préoccupations d’une autre nature. La digitalisation de l’économie, la multiplication des moteurs électriques, le développement des éoliennes et du photovoltaïque nécessitent de super alliages métalliques à base de métaux rares et précieux aujourd’hui activement recherchés dans les sous-sols des cinq continents : nickel, cobalt, graphite, manganèse, coltan…
Nécessaires pour faire circuler l’électricité ou encore améliorer le rendement des batteries, ces métaux sont indissociables de la transition énergétique et répondent aux besoins des nouveaux modes de communication. Leur extraction, leur transformation, leur recyclage sont les clés des grandes mutations en cours. Et l’Afrique, qui a d’importantes ressources en la matière, se retrouve une nouvelle fois au centre des convoitises.
Les grandes nations qui l’ont compris se positionnent activement pour tenter de contrôler ces métaux précieux. Face à elles, le continent, le Bassin du Congo en particulier, qui abrite d’importantes réserves, ne manque pas d’atouts pour se faire entendre, négocier, et accompagner le tournant énergétique du XXIe siècle. Le temps est venu de donner de la voix dans l’intérêt de sa population et du développement durable… du continent lui-même.
André Noir