(BFI) – La relation entre l’Europe et l’Afrique est ancienne. Sur les deux continents, l’une et l’autre partie veulent que celle-ci soit renforcée, au mieux repensé, afin que chacune en tire de façon équitable et pérenne le bénéfice espéré. Il s’agit de bâtir une approche du « gagnant-gagnant ».
Le sommet Union européenne-Union africaine, réuni les 17 et 18 février, à Bruxelles, la capitale de la Belgique et aussi de l’Europe des 27, poursuivait l’objectif de réorganiser les rapports entre les deux ensembles. Comme du temps où, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, on caressa le projet d’Eurafrique, globalement l’idée de constituer un troisième bloc face aux deux grandes puissances que deviendront les Etats-Unis et l’Union soviétique. La volonté de créer un tel cadre de coopération n’a pas fondamentalement changé.
A ce titre, les thèmes débattus par les experts, les dirigeants africains et européens pendant le sommet s’inscrivent dans la continuité du discours datant de plusieurs décennies. Etant donné les liens historiques entre l’Europe et l’Afrique, appeler de tous ses vœux au développement des échanges dans les domaines de la formation professionnelle, l’éducation, la santé, l’agriculture, la paix et la sécurité est une autre manière de dire que les engagements pris sur ces chantiers-là n’ont pas été réalisés. Il ne s’agit pas de fermer les yeux sur le chemin parcouru, mais de reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire.
L’on a vu pour le cas précis de la pandémie de covid-19, sujet sur lequel le sommet de Bruxelles s’est aussi penché, que la demande formulée par l’Afrique de faciliter l’accès à la production des vaccins sur le continent n’a pas reçu un grand écho sur le Vieux continent. Quant au changement climatique, défi commun à l’humanité, l’Afrique, moins pollueuse que les grandes puissances, est la plus exposée aux effets de celui-ci. Elle attend toujours de ses partenaires des initiatives plus courageuses pour l’aider à mieux se porter.
Très souvent, les rencontres du genre de celle dont nous parlons posent les bases d’un nouveau départ, très souvent le temps des annonces passé, on regarde ailleurs. Espérons que cette fois les promesses égrenées à Bruxelles relanceront fermement le partenariat entre l’Europe et l’Afrique. De telle sorte que les deux continents apparaissent dans le monde comme des entités bâties sur le respect mutuel et dont la stabilité des relations assurera la prospérité de leurs populations.
Félix Victor Dévaloix