(BFI) – Le 14 février 2022, l’État du Cameroun a effectué sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), une émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) à 10 ans de maturité. Selon la banque centrale, cette opération rémunérée à 5 % vise à mobiliser une enveloppe de 12 milliards de FCFA pour le financement de certains projets dans le pays.
C’est la 2e émission d’OTA de cette maturité effectuée sur ce marché depuis son lancement en 2011. La toute première avait eu lieu le 6 mai 2020, avec une nouvelle fois le Trésor public camerounais à la manette. Au lieu des 7 % d’intérêts proposés aux investisseurs en 2020, le Cameroun tente cette fois-ci d’aguicher ces derniers avec une rémunération de seulement 5 %, soit 2 % en moins.
A priori, ce taux d’intérêt peu rémunérateur pour des titres d’une telle maturité devrait rendre cette opération de recherche des financements encore plus difficile. Surtout dans la mesure où, confesse-t-on à la direction générale du Trésor du ministère des Finances, le marché des titres publics de la BEAC est déjà peu réceptif aux titres dont la maturité excède 5 ans.
Mais, malgré cette réalité, le Cameroun semble compter sur l’efficacité de son vaste réseau de spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) constitué de 21 banques (le plus grand du marché), mais davantage sur la crédibilité de sa signature. En effet, depuis le lancement du marché des titres de la BEAC il y a 11 ans, le Cameroun y a effectué des remboursements d’environ 3 000 milliards de FCFA sans le moindre défaut de paiement. Ce qui en fait un demandeur de capitaux plutôt solvable.
Pour rappel, selon la loi de finances 2022, le Trésor public camerounais devrait mobiliser une enveloppe totale de 350 milliards de FCFA par émissions de titres publics. Ces opérations de levée de fonds se dérouleront conjointement sur le marché des titres de la BEAC et sur le marché financier sous-régional (Bvmac), que le Cameroun va retrouver cette année après l’avoir momentanément quitté en 2019, pour se recentrer sur le marché monétaire.