(BFI) – Les plantations d’hévéa du Cameroun (Hévécam) devraient voir leur production baisser au cours des trois premiers mois de l’année 2022, ce qui induira une contraction de la production du caoutchouc sur la période, en comparaison avec la même période en 2021. C’est ce que révèle le test prévisionnel de conjoncture de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Cette prévision pessimiste est consécutive, souligne le document, au « vieillissement de l’outil de production, l’arrivée des périodes hivernales et le mauvais état des routes ».
Hévécam, le leader du marché local a fait des investissements visant à réhabiliter son outil de production et certaines vieilles plantations, apprend-on. Selon le test prévisionnel de conjoncture de la Beac, ces investissements de la filiale locale du groupe britannique Corrie MacColl « pourraient atténuer la baisse probable de la production » au premier trimestre 2022, après l’embellie observée dans la filière caoutchouc nationale tout au long des années 2020 et 2021.
En effet, en dépit des effets perturbateurs de la pandémie du coronavirus, au cours de l’année 2020, la production de caoutchouc au Cameroun s’est inscrite à la hausse, progressant de 15 000 tonnes en glissement annuel. Dans le détail, selon les chiffres révélés par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), cette production a culminé à 60 000 tonnes en 2020, contre seulement 45 000 tonnes en 2019.
Cette embellie s’est poursuivie au cours de l’année 2021 malgré la persistance de la pandémie, en raison de la « reprise de la demande internationale et la réhabilitation des plantations dans la région du Sud-Ouest », notamment à la Cameroon Development Corporation (CDC). Il s’agit d’une unité agro-industrielle publique qui exploite la banane, le palmier à huile et l’hévéa dans cette région anglophone du pays.