(BFI) – Quatre projets, sur les onze considérés comme les plus emblématiques de la feuille de route de l’intégration au sein de la Cémac ont bénéficié des financements nécessaires et leur mise en œuvre se déroule dans les délais raisonnables, a annoncé un communiqué de l’organisation sous-régionale publié au mois de janvier.
Un nouveau cap est sur le point d’être franchi pour l’intégration en zone Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) avec le financement acté de plusieurs infrastructures. Le comité de pilotage du programme des réformes économiques et financières (PREF-Cémac) que dirige le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Roger Rigobert Andely, s’en est félicité évoquant « une évolution satisfaisante ».
C’est au terme d’un plaidoyer mené à l’occasion de plusieurs rencontres que la sous-région a obtenu de ses partenaires financiers un soutien pour la réalisation des projets qui vont donner un coup d’accélérateur à son intégration. L’interconnexion des réseaux électriques Cameroun-Tchad, la construction de l’université inter-Etats Congo-Cameroun, l’aménagement de la route Ndendé-Dolisie (frontière Gabon-Congo), l’aménagement du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-N’Djamena, sont les quatre infrastructures pour lesquelles les décaissements ont été effectués ou sont en cours de l’être, précise le communiqué.
Electrification, enseignement supérieur, routes
Pour ce qui est de l’interconnexion des réseaux électriques Cameroun-Tchad, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et le Cameroun débloquent respectivement 265,5 millions, 39 millions et 13,5 millions de dollars. Ce volet financier ayant été bouclé, la direction du projet se met en place pour sa concrétisation.
En ce qui concerne l’université inter-Etats Congo-Cameroun, conçue autour de deux campus, dont l’un à Sangmélima, au Cameroun, et l’autre à Ouesso, en République du Congo, des équipements didactiques de pointe d’une valeur de 2 millions d’euros vont être livrés au Cameroun par Six Capital Holding. Côté congolais, le gouvernement provisionnera 1 milliard 200 millions FCFA pour la construction du campus de Ouesso, tandis que 900 millions FCFA sont affectés à la finalisation des travaux du campus de Sangmélima et le règlement du volet indemnisation dans le processus de construction du campus de Ouesso.
Le 9 juin 2021, à la demande du gouvernement congolais, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) avait approuvé un prêt de 32 759 000 000 FCFA pour le financement du projet de la route Ndendé-Dolisie. La participation de la BDEAC permettra de construire, au Congo, les 93 Km de route qui relient les localités de Dolisie et Kibangou ainsi que le pont sur le fleuve Niari, dans le département éponyme. Du côté gabonais, les travaux s’effectueront sur l’axe Ndendé-Doussala. Le concours de la BAD pour l’ensemble du projet est de 74 millions d’euros, soit 48,2 milliards de FCFA, côté Congo, et 137,63 millions d’euros, environ 90,3 milliards de FCFA pour le Gabon.
Assurer la libre circulation des personnes et des biens
L’aménagement du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-N’Djamena passe, au départ de la capitale congolaise, par la réhabilitation de la route nationale numéro 2 Brazzaville-Ouesso dans ses sections les plus dégradées. En 2021, la BDEAC a décaissé pour ces travaux 16 800 000 000 FCFA, rapporte le communiqué du comité de pilotage du PREF-Cémac. La banque a approuvé, en outre, un prêt de 99 570 000 000 FCFA pour les travaux de l’axe Ouesso-Bangui, la République centrafricaine attendant de la même institution bancaire une intervention de 1 900 000 000 FCFA puis, avec le Tchad, une enveloppe de 500 000 000 FCFA pour la construction d’un pont à la frontière des deux pays.
Adoptés le 22 novembre 2019, à Yaoundé, au Cameroun, lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cémac dirigé par le président Paul Biya, les onze projets d’intégration avaient ensuite été présentés lors de la table ronde organisée les 16 et 17 novembre 2020 à Paris, en France. Au cours de celle-ci, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, président dédié au Programme des réformes économiques et financières de la Cémac (PREF-Cémac) et ses pairs avaient obtenu la mobilisation de « près de 3,8 milliards d’euros pour un montant recherché de 3,3 milliards d’euros », note le communiqué du comité de pilotage.
Il est vrai que les défis liés à l’électrification des six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) constituant la Cémac, la promotion de l’enseignement supérieur, l’aménagement des routes inter-Etats, la préservation de l’environnement ou encore la libre circulation des personnes et des biens sont au cœur du dessein de l’intégration régionale. Si les projets qui les tiennent sont menés à leur terme, ils créeront sans doute un cadre d’échange propice au développement économique et assureront l’épanouissement d’une communauté tournée vers l’avenir. On peut imaginer les conséquences positives d’une telle démarche sur la stabilité de la sous-région.
André Noir