(BFI) – La filiale au Cameroun du groupe UBA fondé par le Nigérian Tony Elumelu a réduit en une année le poids de ses créances douteuses de près de 30 points de pourcentage. Un point positif pour sa rentabilité, mais des risques demeurent.
Au 31 octobre 2021, la part des créances en souffrance de la filiale au Cameroun du groupe United Bank for Africa (11,4 milliards FCFA soit environ 20 millions de dollars) a reculé à 5,16% du total des crédits que l’institution financière a accordés aux entreprises non financières (221,1 milliards FCFA), apprend-on d’un rapport sur le marché bancaire dans le pays, publié par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). C’est une évolution positive pour la Banque, car à fin juin dernier, cette part était de 8,5% et pratiquement de 35% à la fin de l’année 2020, selon des données consultées par l’Agence Ecofin.
Lors d’un échange à fin 2021 avec des journalistes à Yaoundé, la capitale du Cameroun, le top management de UBA Cameroon n’avait pas été précis sur les éléments qui ont permis d’absorber aussi rapidement son encours de créances en souffrance. Selon Fitch Ratings qui a analysé les performances de la Banque, ce résultat est le fait d’un « reclassement de quelques grands prêts au secteur public dans la catégorie des prêts productifs ; ils ont commencé à être remboursés ».
L’agence de notation estime que le risque réel des créances en souffrance n’est pas pris en compte de manière optimale par UBA Cameroun, car le mode de calcul ne tient pas toujours compte du fait que les remboursements attendus de l’Etat font toujours l’objet d’arriérés. Aussi, la Banque a investi sur les titres d’emprunts émis par plusieurs pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). L’encours de ces titres représentait jusqu’à 52% du total de ses actifs à fin juin 2021.
De même UBA Cameroon connaît une concentration de ses débiteurs. Ce qui pose un risque en cas de déséquilibre au sein de l’économie. Le top 20 des crédits qu’elle a accordés comptait à fin juin 2021 (données disponibles) pour 71% du total de ses crédits. Il n’est pas exclu que cette situation ait évolué entre-temps.
Malgré ces légers défis structurels, la Banque présente un certain nombre de fondements qui la rendent crédible dans le cas où elle souhaiterait effectuer un emprunt. Le niveau de ses fonds propres représente 24% de ses actifs à risque, soit 3 fois le niveau de 8% requis par le régulateur du secteur bancaire dans la zone CEMAC.
Les performances financières ont été volatiles au cours des trois dernières années. UBA Cameroon demeure rentable, et peut compter sur une base des revenus qui est diversifiée.