(BFI) – Le besoin en liquidité des banques s’est atténué au cours du mois de décembre 2021 pour s’établir à 64,8 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire, a annoncé Bank Al-Maghrib précisant que cette variation reflète essentiellement la hausse des réserves de change. Il avait atteint 71,5 milliards un mois auparavant.
C’est dans ce contexte que la Banque centrale annonce qu’elle a injecté un montant total de 82,8 milliards. Lequel inclut 36,5 milliards à travers les avances à 7 jours, 22,7 milliards sous forme d’opérations de pension livrée, 23,5 milliards via les prêts garantis et 60 millions de dirhams au titre de swap de change, précise la banque centrale.
Il est à noter qu’au cours de la même période « le taux interbancaire s’est maintenu à 1,50% et le volume journalier des échanges sur le marché interbancaire s’est établi à 3,9 milliards de dirhams« , relève Bank Al-Maghrib dans sa revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière de janvier 2022.
Pour leur part, les taux des bons du Trésor n’ont pas connu de variations importantes aussi bien sur le compartiment primaire que secondaire, a constaté l’institution publique de même source.En revanche, les données montrent que « les taux de rémunération des dépôts à terme ont enregistré en novembre des hausses mensuelles de 2points de base à 2,15% pour ceux à 6 mois et de 30 points à 2,51% pour ceux à un an« , a-t-elle fait remarquer.
Se basant sur les résultats de son enquête auprès des banques au titre du troisième trimestre 2021, Bank Al-Maghrib note que les taux débiteurs ont indiqué une quasi-stabilité du taux moyen global à 4,35%. Dans le détail, et par secteur institutionnel, il ressort que « les taux assortissant les prêts aux particuliers sont restés quasiment inchangés à 5,20%, recouvrant un accroissement de 66 points des taux appliqués aux comptes débiteurs et crédits de trésorerie, une baisse de 13 points de ceux des prêts à la consommation et une stabilité de ceux des crédits à l’habitat« , a poursuivi la Banque centrale. S’agissant des taux appliqués aux prêts octroyés aux entreprises, la Banque centrale fait état d’une augmentation de 13 points. Ce qui, a-t-elle expliqué, traduit notamment « des hausses de 12 points pour les prêts aux grandes entreprises et de 15 points pour ceux aux TPME« .
Dans sa publication, Bank AlMaghrib analyse également l’évolution de la masse monétaire faisant ainsi remarquer que l’agrégat M3 s’est accru de 7,1% en novembre dernier après 7,2% un mois auparavant. Par principale composante, la Banque centrale note que « les dépôts à vue auprès des banques ont vu leur taux d’accroissement revenir de 7,6 à 7,5%« . Selon ses explications, cette évolution est notamment due à la décélération de la progression de ceux des ménages de 6,8% à 6,2%, a-t-elle indiqué ajoutant que les titres des OPCVM monétaires se sont également accrus mais de 30% au lieu de 30,5% un mois auparavant.
Notons que les dépôts à terme ont connu « une hausse de 4,6% après celle de 3,3% avec en particulier une nette atténuation du recul de ceux des autres sociétés non financières de 10,1% à 0,7% et un accroissement de ceux des agents financiers de 59,9% après 57,9% en octobre », selon l’institution publique qui note en outre que la circulation fiduciaire et les dépôts en devises ont augmenté respectivement de 5,8% et de 28,4% au lieu de 5,4% et de 21,9%.
Par source de création monétaire, il ressort que le crédit bancaire s’est accru de 2,8% en novembre contre 3,1% en octobre, suite à une baisse du crédit destiné au secteur financier de 5% et une stabilisation de la croissance des prêts au secteur non financier à 4,1%, souligne-t-on dans la revue.
Par secteur institutionnel, le crédit aux entreprises privées s’est accru de 4% contre 3,9% en octobre. Cette hausse reflète essentiellement des accélérations des accroissements des facilités de trésorerie de 9,1% à 9,7% et des prêts à l’équipement de 0,7% à 1,8%.
Recouvrant une hausse des facilités de trésorerie de 2% après un recul de 5,7% et une accentuation de la baisse des prêts à l’équipement de 14% à 14,7%, les concours aux entreprises publiques ont connu une diminution de 1,3%, après celle de 1,8%.
A noter que le rythme de progression des crédits aux ménages » s’est stabilisé à 5%, avec notamment une quasi-stabilité du taux d’accroissement des prêts à l’habitat à 5,3% et une accélération de celui des crédits à la consommation de 1,5% à 2,3% », selon Bank Al Maghrib.
Notons également que la hausse de 5,8% des créances en souffrance alors que leur ratio au crédit bancaire est resté inchangé à 8,8% ; l’augmentation des avoirs officiels de réserve de 10,6% en novembre ; tandis que l’accroissement annuel des créances nettes sur l’administration centrale est resté inchangé à 8,3% ainsi que l’augmentation de 11% des agrégats de placements liquides.