(BFI) – Vendredi 17 décembre dernier, tout le gratin du marché monétaire d’Afrique centrale s’est retrouvé à Douala autour des responsables du ministère des Finances, pour célébrer les 10 ans de la présence du Cameroun sur le marché sous régional des capitaux. Beaucoup de réflexion, autour de deux tables-rondes animées par différents acteurs du marché des obligations et bons de trésor assimilables.
D’ailleurs, à l’entame de cette cérémonie anniversaire, Samuel Tela, représentant du ministre des Finances, a esquissé un bilan de cette présence du Cameroun sur le marché des capitaux. Rappelant que la première émission, d’un montant de huit milliards de Fcfa, a eu lieu le 23 novembre 2011 à travers un bon de trésor assimilable (BTA) d’une maturité de 13 semaines. Et depuis lors, l’aventure se poursuit, de manière satisfaisante.
Entre fin 2011 et fin 2021 donc, l’Etat a collecté au total 3306 milliards de Fcfa sur le marché monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). » Le marché des titres publics s’est donc révélé comme une alternative crédible pour lever des ressources additionnelles, indispensables pour le financement des dépenses d’investissement de l’Etat « , a indiqué le représentant du Minfi, par ailleurs directeur de la trésorerie. Il a d’ailleurs précisé à quoi a servi chacun des titres publics.
» Les ressources issues des émissions des BTA ont permis d’assurer une meilleure gestion de la trésorerie au cours de cette décennie, en atténuant les tensions liées à la baisse périodique des recettes. Les OTA quant à elles, ont contribué à la poursuite et à l’achèvement de nombreux projets d’investissement « , affirme Samuel Tela. Au rang de ces projets, les stades de Japoma et d’Olembe, les barrages de Lom Pangar et de Memve’ele, le port en eau profonde de Kribi, le second pont sur le Wouri, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, etc.
Mais l’Etat ne s’est pas contenté d’emprunter ces fonds. Il les rembourse également. Au point de n’enregistrer, selon les acteurs, aucun défaut de paiement à ce jour. A date, c’est un montant total de 2 998 milliards sur les 3036 collectés qui ont été payés aux différents souscripteurs, soit 2 210 milliards de F en BTA et 55 421 milliards de Fcfa en OTA.
Le pays ne compte pas abandonner ce segment, plus flexible en termes de procédures et délai, bien que limité en termes de volume, comparativement au marché financier qui doit, entre autres, avoir l’aval de la commission de surveillance et demande plus de temps. Pour l’année 2022 par exemple, l’Etat prévoit de lever 350 milliards de Fcfa sur le marché des capitaux, tous compartiments compris.
Et pour cela, on affirme au Minfi que la signature du Cameroun reste fiable et son niveau d’endettement, bien qu’accru ces dernières années (11 153 milliards de Fcfa) viable, car représentant 44,9% du produit intérieur brut et donc inférieure à 70% du PIB, limite fixée par le critère de convergence de la CEMAC relatif à la dette publique.
