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« Nous voulons aider le Cameroun à tirer profit de l’évolution technologique en cours » Véronèse Batchagna (Ericsson Cameroun)

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Comment se porte Ericsson Cameroun ?

Tout d’abord, je tiens à vous remercier de l’intérêt que vous portez à Ericsson, et plus particulièrement à Ericsson Cameroun. Nous sommes présents au Cameroun depuis près de 20 ans et nous sommes fiers du travail que nous accomplissons pour construire une infrastructure de communication avancée et fiable dans le pays. La pandémie ayant montré l’importance de la technologie cellulaire, nous restons engagés à aider les opérateurs de la région avec des solutions de réseau efficaces qui non seulement donnent aux résidents du Cameroun, un accès de qualité à l’internet mais aussi, font prospérer l’économie numérique du Cameroun.

Parlez-nous un peu des activités menées par cet équipementier Suédois des Télécoms au Cameroun…

Depuis notre installation au Cameroun, nous nous sommes concentrés sur la mise en place des meilleures solutions d’infrastructure radio et réseau à travers le pays. En plus de construire des réseaux fiables, nous aidons les opérateurs à gérer leurs réseaux. Avec l’entrée du Cameroun dans l’ère numérique, nous avons également consacré notre attention à l’amélioration des services numériques dans le pays et travaillons à aider les opérateurs dans la création et l’exploration de nouvelles sources de revenus à partir des technologies de l’industrie 4.0, telles que l’IoT (Internet of Things, Ndlr).

En chiffres, que représente la filiale camerounaise du groupe Ericsson ?

C’est un peu difficile de donner un chiffre précis car nos revenus sont structurés entre différentes opérations et services au sein du groupe.   Cependant, pour répondre à votre question dans une perspective plus large, je vous propose de parcourir le lien ci-après afin de lire notre dernier rapport financier : https://www.ericsson.com/en/press-releases/2021/10/ericsson-reports-third-quarter-results-2021

Concrètement, quelle est votre contribution au développement du Cameroun ?

J’aime particulièrement répondre à ce type de questions. Ericsson Cameroun est fortement engagé dans le développement social.  Notre stratégie de responsabilité sociale et d’entreprise couvre principalement trois domaines :

  • Le business responsable : Faire des affaires de manière responsable. Nous y sommes engagés et c’est notre marque de fabrique.
  • Durabilité environnementale : Les activités que nous menons aujourd’hui prennent en compte le présent et l’avenir.
  • Inclusion numérique : Nous voulons que chacun ait accès à la technologie numérique, où qu’il se trouve.

Nous élaborons un plan à long terme pour améliorer l’accès de la nation à l’économie numérique et nous sommes honorés d’avoir soutenu des initiatives qui favorisent l’innovation technologique chez les jeunes.

En facilitant l’accès à l’économie numérique, nous voulons aider le Cameroun à tirer profit de l’évolution technologique en cours, pour en faire une source de revenus qui conduira à la prospérité économique du pays. C’est pourquoi nous nous efforçons toujours de travailler aux côtés des autorités du pays pour renforcer les capacités des organismes de réglementation et réduire le fossé réglementaire dans l’introduction des nouvelles technologies.

Vous êtes le tout premier camerounais à diriger cette entreprise. Parlez-nous de l’exceptionnel parcours qui vous a conduit à prendre les rênes d’une entreprise aussi prestigieuse…

J’ai rejoint le groupe Ericsson en 2009 et j’ai été nommé à la tête d’Ericsson Cameroun en 2018. Avant de rejoindre Ericsson, j’ai étudié à l’Université de Yaoundé I où je me suis spécialisé en informatique (de 2001 à 2005). Je me suis ensuite intéressé aux domaines des Sciences de Gestion et du Management des entreprises, de la Gestion de projet numérique et du Management de la Qualité Totale.  

Étant dans le domaine de la technologie, je crois qu’il est important de se mettre constamment dans un environnement d’apprentissage car la technologie évolue rapidement. C’est pourquoi je consacre du temps à suivre régulièrement des programmes de formation et j’en suis actuellement quelques-uns, notamment à l’université de Georgetown. Au moment où je vous parle, je travaille également sur un doctorat en sciences de la gestion.

En ce qui concerne ma carrière chez Ericsson, je ne m’attarde pas particulièrement sur le fait d’être le premier, mais bien plus sur la mission que nous avons en tant qu’entreprise et l’impact que nous avons sur l’écosystème local. Ericsson est une entreprise responsable qui donne à ses employés des chances égales de construire des carrières solides et d’acquérir une exposition internationale exceptionnelle. Pour y parvenir, nous essayons d’être irréprochables, exemplaires et d’apporter de la valeur au groupe, aux actionnaires et au pays.

Vous venez de le rappeler, vous êtes très attaché aux questions relatives au digital. Quels sont selon vous, les principaux défis pour le Numérique en Afrique ?

L’Afrique est un marché diversifié en ce qui concerne les niveaux de maturité en matière de technologie et de numérisation. Il y a des marchés très avancés qui sont déjà sur la 5G alors que d’autres sont encore sur d’anciennes technologies comme les zones reculées qui ont à peine une connectivité internet.

D’autre part, les technologies numériques ouvrent les portes à une infinité de possibilités pour toutes les classes sociales. Dans le secteur de la Fintech par exemple, nous voyons comment les services mobiles numériques tels que mobile money révolutionnent les habitudes de dépenses au Cameroun. On voit même les transactions Mobile Money prendre de l’ampleur dans les villages, alors qu’il y a quelques années seulement, il fallait se rendre dans une agence dédiée ou même voyager pour envoyer de l’argent.

La 5G est en cours de déploiement en Europe et en Asie et fait timidement son entrée en Afrique. Quel regard portez-vous sur ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre et de salive sur le continent ?

Il est aujourd’hui important que nous prenions conscience des énormes capacités de bande passante que possède la 5G.

Cependant, pour exploiter le potentiel offert par la 5G, nous devons réaliser qu’il existe certaines conditions préalables. Parmi elles, des infrastructures solides, d’importants investissements et même l’attribution de fréquences. Avec la technologie qui fait progresser les infrastructures cellulaires à travers l’Afrique, le Groupe Ericsson vise à être un leader dans l’activation de la 5G sur le continent.

L’Afrique est-elle en retard ?

Il est vrai que le déploiement de la 5G en Afrique n’a pas suivi le même rythme que sur les autres continents. Cependant, cela ne constitue pas un retard majeur. Nous ne devons pas perdre de vue que chaque pays d’Afrique dispose d’un environnement infrastructurel non homogène. À l’heure actuelle, le plus grand défi de l’Afrique en termes de technologie de réseau est de s’assurer que tout le monde sur le continent ait accès au haut débit. Une fois que cela sera pris en charge, nous pourrons maximiser le plein potentiel de la 5G.  

Quel est le positionnement d’Ericsson Cameroun concernant cette nouvelle opportunité technologique ?

Vous savez, Ericsson existe depuis 145 ans. Nous avons contribué à faire évoluer l’infrastructure de communication mondiale, du tout premier réseau au réseau de cinquième génération d’aujourd’hui. Grâce à tous nos investissements et aux programmes de R&D (Recherche & Developpement, ndlr) que nous avons mis en œuvre pour améliorer la 5G, nous sommes les leaders du marché dans cette technologie et nous sommes à l’avant-garde de l’innovation 5G au niveau mondial.

Faudra-t-il changer de téléphone mobile pour utiliser la 5G ?

Nous ne devons pas considérer la 5G comme une technologie qui permet de passer de meilleurs appels téléphoniques, mais plutôt comme une technologie qui a le potentiel de résoudre certains des problèmes les plus complexes d’aujourd’hui.

Cependant, pour revenir à votre question, je dirais que tout dépend de votre téléphone, car il y a aujourd’hui des téléphones qui sont faits en prévision de la 5G et d’autres qui sont faits spécifiquement pour la 5G.

Ne doit-on pas craindre une augmentation de la fracture numérique en Afrique ?

La fracture numérique est déjà là. Toutefois, la bonne nouvelle, c’est que l’Afrique se voit proposer une sorte de raccourci. Pour passer à la 5G, l’Europe a dû passer par la 1G, la 2G, la 3G et la 4G. 

L’Afrique n’a pas besoin de passer par ce chemin car aujourd’hui, l’opportunité de passer directement à la 4G se présente à nous.

Parlons d’autres choses pour finir. Ericsson Cameroun a offert en 2019, l’accès au centre d’incubation d’Ericsson à Dubaï à de nombreux jeunes start-uppers camerounais. Quid de cette initiative ?

Merci d’évoquer cette initiative car je pense qu’elle constitue un témoignage fort de notre engagement en faveur du développement social. Je veux que les jeunes Camerounais soient rassurés sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une action unique et isolée. Et que notre engagement qui vise à permettre à la nation camerounaise de tirer pleinement profit de tout le potentiel offert par les technologies, est plus solide que jamais. Nous nous sommes fortement engagés dans la transformation numérique du Cameroun et nous promettons de toujours rester en étroite collaboration avec les autorités locales pour mener la nation vers la prospérité numérique. 

Rédaction
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