(BFI) – La deuxième Foire commerciale intra-africaine à Durban en Afrique du Sud, a permis d’avoir une idée précise sur l’évolution du commerce dans le continent, depuis l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). A ce jour, 39 pays africains sur 54 ont déjà ratifié l’accord de la Zone de libre-échange continentale alors que les échanges commerciaux se situent à seulement 16%.
Des statistiques appréciables, selon le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Keabetswe Mene, car argue-t-il, » mettre en place un tel processus demande parfois deux à trois ans de préparation pour les Etats, notamment en termes de mise en place des procédures douanières et autres mesures à prendre pour commencer à commercer avec les autres pays du continent « . Pour l’heure, les seuls pays prêts sont le Ghana, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Kenya, parce qu’ils ont déjà mis en place toutes ces procédures. Les autres pays y travaillent, progressivement.
En ce qui concerne le niveau des échanges commerciaux intra-africain, il est estimé à 16%, tandis qu’il représente plus de 60% sur les continents asiatique et européen. Ce qui fait dire à certains spécialistes que le niveau des échanges commerciaux reste encore bas en Afrique. A ce sujet, le secrétaire général de la Zlecaf se veut plutôt optimiste. » Je ne suis pas inquiet de ne pas voir les flux commerciaux à un certain niveau, simplement parce que cela prend du temps« , affirme-t-il.
Aussi, l’Afrique, c’est-à-dire 54 pays, ne contribue qu’à hauteur de 2% au commerce mondial, contrairement aux pays tels que Singapour qui, à lui tout seul, participe à hauteur de 6%. Pourtant, en termes de potentiel, le continent est loin d’être un nain.
En effet, l’Afrique a un marché de 1,3 milliard de consommateurs, extensible à 1,7 d’ici 2030 avec un Produit intérieur brut de 2,5 milliards de dollars américains (soit 1462 milliards de Fcfa), ce qui en fait la plus grande zone de libre-échange au monde en termes de nombre de pays depuis la création de l’Organisation mondiale du Commerce.
D’ailleurs, d’après les statistiques évoquées par Wamkele Mene, si tout se passe normalement, l’Afrique pourra atteindre un PIB de 7000 milliards de dollars américains d’ici 2025. Pour ce faire, il va falloir œuvrer à éliminer les nombreux obstacles qui continuent d’entraver l’évolution sereine du commerce intra-africain. Il s’agit notamment de l’existence des barrières non-tarifaires, alors même que la Zlecaf devrait permettre d’accélérer les échanges à l’intérieur du continent, à travers la suppression de 90% des taxes douanières sur les quinze prochaines années, entre autres.
Il y a aussi le déficit d’infrastructures. Ensuite, il y a la question des règles d’origine. Mais sur ce point, le Secrétaire général de la Zlecaf indique qu’il y a eu des évolutions. A ce titre, soutient-il, 7500 produits soit 85%, font l’objet d’échanges commerciaux dans le continent selon une seule règle d’origine. Il y a encore du travail à faire pour ce qui des secteurs tels que l’automobile, le textile et le sucre. A ces facteurs s’ajoutent la libre-circulation des biens et des personnes, etc. Toutefois, des mesures existent, pour faire du commerce intra-africain un véritable accélérateur de croissance en Afrique.
André Noir