(BFI) – Le rapatriement des recettes d’exportation et la rétrocession des devises consignées à l’étranger par les entreprises de l’économie extractive constituent les principaux points de discussion qui se tiendront mercredi 17 novembre 2021 à Douala entre le régulateur du marché monétaire et ces opérateurs économiques.
Depuis l’entrée en vigueur de la réglementation des changes en zone Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), les industries exerçant dans les secteurs extractifs peinent à s’arrimer à la nouvelle donne communautaire. Plusieurs réunions ont réuni les responsables de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) et ceux des entreprises concernées afin d’explorer les pistes d’une application intégrale de ladite réglementation à ce segment de l’écosystème économique sous régional.
Le 14 octobre 2021 à Washington aux États-Unis, les deux parties ont manifesté leur adhésion en faveur d’un accord définitif consensuel malgré la volonté de la Beac de mettre un terme au moratoire accordé à ces industries depuis 2019. La Banque centrale envisage d’éviter une nouvelle prorogation au-delà du 31 décembre 2021. Les industries extractives (mines et hydrocarbures) sont en effet favorables à l’élaboration d’un cadre opérationnel compatible avec les objectifs de stabilité extérieure et de croissance économique de l’Afrique centrale, à leur adhésion aux meilleures pratiques de transparence des flux financiers dans la sous-région. Toutefois, elles ont formulé des réserves à prendre en compte avant la fin du moratoire. Plus précisément, ces industries ont proposé un réaménagement de certaines dispositions de la réglementation des changes revèle le journal EcoMatin.
Lors du sommet extraordinaire de Yaoundé tenu le 18 août 2021, les Chefs d’Etat de la Cemac ont instruit une application équitable de la réglementation des changes à tous les agents économiques de la sous-région Afrique centrale. Après 4 sursis d’application (1er septembre 2019, 10 décembre 2019, 31 décembre 2020, 31 décembre 2021), au cours desquels les industries des secteurs extractifs de la Cemac ont bénéficié des mesures d’assouplissement et des facilités de la Cemac du fait de la particularité de leurs activités, la Beac envisage éviter une 5ème prorogation, synonyme de relative impasse. En clair, la Banque centrale désormais contraindre les entreprises minières et pétrolières à rapatrier les devises issues de leurs transactions à l’étranger, afin d’éviter une éventuelle crise de devises ou des entraves à la fluidité des transactions internationales dans la sous-région, à l’instar de celles vécues par la zone Cemac en 2019.
Après plusieurs rencontres, dont celles de Washington le 14 octobre 2021 sous l’égide du Corporate council on Africa et la U.S Chamber of Commerce, et du 25 octobre 2021 à Paris, le Gouverneur de la Beac rencontre de nouveau les opérateurs économiques de ce secteur dans le cadre d’une plénière à Douala, la capitale économique du Cameroun. « Dans le cadre de l’application des dispositions de la nouvelle réglementation des changes et suite au moratoire accordé aux entreprises extractives, une réunion plénière est organisée entre la Beac et les entreprises résidentes de la Cemac exerçant dans le secteur des hydrocarbures et des mines », précise un communiqué de la Beac. La session de ce 17 novembre s’avère capitale, à moins de deux mois de la fin du quatrième moratoire accordé par la Beac aux opérateurs des secteurs extractifs depuis mars 2019.