(BFI) – Avec des réserves de gaz estimées à plus de 100 milliards de m3, le Gabon envisage au cours des prochaines années de développer davantage ses ressources gazières. L’objectif vise à générer de nouvelles sources de revenus, et améliorer l’approvisionnement en gaz butane. À cet effet, les autorités gabonaises travaillent actuellement pour passer de l’utilisation du diesel au gaz tant dans le secteur de l’énergie électrique que dans le transport.
Relever le défi de la transition énergétique, dans un Gabon où le pétrole, l’essence, le lampant, le kérosène, et le butane restent pour l’heure nocifs pour l’environnement, et achetés à l’étranger. Avec du gaz naturel à profusion sur son bassin sédimentaire, soit une estimation de plus de 100 milliards de m3, le pays veut inverser la tendance, en mettant à profit son potentiel gazier. Une initiative qui aura le double avantage de limiter ses pertes en argent, mais aussi de cheminer vers une énergie propre.
« Nous avons des investisseurs et des fonds internationaux tel que la Banque mondiale qui sont prêts à financer cette transition. Les investisseurs internationaux veulent mettre leur argent dans des solutions qui permettent de réduire l’effet climatique. C’est pour cela que nous allons travailler avec des banques locales, ainsi qu’avec des banques internationales afin d’accompagner le tissu économique gabonais naissant dans cette transition économique » renseigne Maurice Dikongo, directeur général de Gabon Oil Company.
Le passage du diesel au gaz, qui donnera droit à l’électricité et au transport plus écologique et plus économique, impose au Gabon, une technologie et une infrastructure de pointe. Le Gabon devra notamment investir dans des projets de gaz comprimé, mettre en place des centres de conversion au gaz de pétrole liquéfié et au gaz naturel comprimé, avec des équipements permettant de convertir les voitures au gaz naturel, installer des stations gaz. « Pour le Gabon aujourd’hui, l’important est de remplacer l’utilisation du gasoil, l’utilisation des hydrocarbures lourdes et liquides par le gaz naturel que nous avons en grande quantité. Et donc ce que nous avons essayé de développer avec le ministère et la direction des hydrocarbures, ce sont les technologies de liquéfaction et de compression de gaz afin de pouvoir transporter les gaz depuis les champs pétroliers vers les zones qui n’ont pas accès à ses produits » indique le chef de projet task force stratégie gazière, Yann Yangarri.
Avec la transition du diesel au gaz, le Gabon compte aussi augmenter dans les prochaines années, le stockage de gaz afin d’améliorer l’approvisionnement. Les autorités souhaitent voir les agro industriels, agroforestiers, miniers, pétroliers, abandonner le gasoil pour le gaz naturel. L’implication des Gabonais dans ce secteur pour une prise en main de la filière par les nationaux est aussi scrutée, afin d’inciter les multinationales à intégrer les nationaux dans leurs activités pour le transfert de technologie.
Bouba Yankréo
