(BFI) – Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, le pays a déboursé une enveloppe totale de 835,9 milliards de FCFA pour rembourser ses dettes intérieure et extérieure au cours de la période de 9 mois allant de janvier à septembre 2021. La même source souligne que sur cette enveloppe, 20,6% représentent les intérêts et autres commissions revèle Investir au Cameroun.
Calculette en main, ces intérêts et commissions payés par le Cameroun correspondent à une enveloppe totale de 172,2 milliards de FCFA. Cette somme représente à peu près le financement nécessaire pour la construction d’un barrage hydroélectrique de 75 MW comme celui de Bini à Warak, dont les travaux sont bloqués depuis bientôt 2 ans dans la partie septentrionale du pays, en raison des difficultés à décaisser un crédit obtenu auprès d’une banque chinoise.
D’ailleurs, l’addition des intérêts payés par l’administration centrale sur la dette publique camerounaise aurait été plus salée, si le pays avait respecté les objectifs de remboursements prévus dans la loi de Finances rectificative de l’année 2021. En effet, souligne la CAA, « à fin septembre 2021, le service cumulé de la dette publique susmentionnée présente un taux d’exécution de 67,4% par rapport aux 1 240 milliards de FCFA prévus dans la loi de Finances rectificative tenant compte de l’ISSD (Initiative de suspension du service de la dette) ».
Pour rappel, cette initiative du G20 (groupe des 20 pays les plus industrialisés du monde), indique la CAA, a permis au Cameroun de bénéficier, au cours de la période sous revue, de la suspension du remboursement d’une dette globale de 115,3 milliards de FCFA. Au cours de la même période, apprend-on, le Cameroun a également accumulé 299 milliards de FCFA de « restes à payer » (somme des engagements souscrits, mais n’ayant pas été soldés), dont la liquidation aurait pu alourdir l’enveloppe des intérêts et autres commissions sur la dette publique.
En termes de composition, selon la CAA, le service cumulé de la dette publique et les intérêts et commissions induits ont été réglés à hauteur de 82,9% en faveur des créanciers extérieurs, contre seulement 17,1% au profit des créanciers intérieurs.